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3 billboards, les panneaux de la vengeance

Bonjour mes petit·es vénères ! Aujourd’hui, on parle d’un film dont le titre français est nul et moche, 3 billboards, les panneaux de la vengeance (et en VO : Three billboards outside Ebbing, Missouri, plus sobre). Alors oui, ça va parler de vengeance et même plus que ça mais ce titre ne reflète pas du tout la qualité et l’écriture de ce film.

Mildred Hayes (Frances McDormand) a perdu sa fille, violée et brûlée, il y a un an mais aucune arrestation n’a été faite depuis. Ravagée et haineuse, elle va avoir l’idée d’afficher un message contre la police sur trois énormes panneaux publicitaire. De quoi faire bouger les autorités locales mais pas que…

3 Billboards, les panneaux de la vengeance de Martin McDonagh

Ce film est fumant. Il est grinçant et violent. Il n’épargne ni les flics mais la crasseuse Amérique. Ici, on parle crûment de racisme, de violences gratuites des flics et de son incapacité.

Ce film parle donc de vengeance mais aussi de la capacité ou non à faire le deuil et à pardonner. Mildred est si enfoncée dans la rage qu’elle est incapable de ressentir de la compassion pour autrui et détruit tout sur son passage.

Je ne vais pas trop décrire les personnages car ils sont le centre de l’histoire. J’ai adoré le scénario car il change de l’habitude. Les trois actes sont moins marqués ou leurs déroulements moins habituels. Une histoire basée sur la succession de personnages mis en avant. Les personnages évoluent logiquement, entre celleux qui sont naturellement bon et celleux qui changent (dans un sens comme dans l’autre). Même les personnages secondaires sont chouettes et bien écrits, même les gros·ses con·nes. Étonnement, même si ce film nous montre les très mauvais côtés de l’être humain, ce film permet de faire ressortir de beaux moments d’humanité.

Ce film parle aussi de l’escalade de la violence et que si personne ne stoppe la vendetta, cela part extrêmement loin. Malgré son caractère de chien, Mildred permet de nous sortir quelques excellentes répliques qui frappent là où ça fait mal. Donc on rit aussi. Même si c’est un rire jaune.

Les acteur-trices sont vraiment bon·nes. J’ai beaucoup aimé Sam Rockwell, qui campe un flic débile et sanguin. Mais aussi Caleb Landry Jones (qui était dans Get Out) et bien sur, Frances McDormand, qui fait vraiment peur. Woody Harrelson en policer débordé est très touchant et Peter Dinklage a enfin un personnage normal à jouer, c’est très agréable à voir !

La musique est très chouette. Ce petit morceau ambiance western donne un ton avant même que l’action ne se déroule. Il y a des plans vraiment très beaux et surtout une caméra vivante. Elle bouge comme si c’était une tête humaine qui suit l’action et nous sommes au cœur du drame. Cela permet de se sentir extrêmement proche de cette communauté et des événements.

Bref, un excellent film qui n’est pas un policier mais un moment de vie autour d’un drame. Cette phrase est pompeuse mais n’y allez pas pour l’enquête. Je le recommande chaudement !

Portez-vous bien !

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