antebellum

Antebellum

Bonjour mes petits papillons mystérieux ! Aujourd’hui, on part pour Antebellum de Gerard Bush et Christopher Renz vendu comme un film d’horreur, mais ça n’en est pas un. Enfin, vous allez voir.

Veronica Henley (Janelle Monáe) est une jeune femme cultivée, qui a réussi, qui est reconnue dans son milieu et qui lutte contre le racisme aux États-Unis. Sauf que ses messages politiques va attirer sur elle une attention qui va l’emmener loin dans l’horreur de la traite des noirs pendant la guerre de sécession.

Antebellum de Gerard Bush et Christopher Renz

« Le passé n’est jamais mort » voilà comment commence le film. Puis un plan-séquence d’une beauté rare, le soleil se couchant sur des décors de Louisiane, ça a son charme. Sauf qu’en parallèle, on nous montre la vie d’une exploitation de cocons pendant la sécession, le sort réservé aux noirs esclaves des blancs. Un plan-séquence qui fait mal. Dès les premières minutes, on est envoyé dans le bain brûlant du racisme et de l’esclavagisme.

Si vous avez vu les bandes-annonces vous allez être ravi·es car le film est d’une écriture fine et subtile, ce qui pour une fois, va vous retourner le cerveau. Si vous n’avez rien vu, eh bien, vous allez découvrir encore plus.

Ce film est un vrai film d’horreur pour moi car pour moi, l’horreur est souvent les choses réelles et pouvant exister comme le viol, le meurtre, les tueurses ou la domination. Ici, on a un peu de tout (même si le viol n’est pas montré frontalement, c’est sous-entendu). Il vous fera vous sentir mal voire très mal. Mais comme 12 years a slave. Ce sont des films qui tentent de montrer au plus près ce qu’est l’esclavage. Sans romancer la souffrance et les humiliations.

Ici, avec la fin qui est d’une puissance symbolique éblouissante et jouissive, vous allez pouvoir kiffer encore un peu plus. Car le film a une portée historique et contemporaine, ce qui est un sacré tour de force. Je l’avais pas vu venir celle-là.

Évidement, Janelle Monaé est incroyable. Elle dégage une force et même dans les moments de compromis (qui est un des thèmes du film aussi surtout pour son personnage), on sent sa force et sa volonté de s’en sortir. Les antagonistes sont à la hauteur puisqu’on se sent vraiment mal en leur présence. Il n’y a que le personnage d’Elizabeth joué par Jena Malone qui est trop caricatural à mon goût.

La musique est super intéressante. On entend des « chut » et des bruits de bouche régulièrement, qui rappellent une des règles du camp « les noir·es ne doivent pas parler sauf autoriser par un blanc « . La lumière et les plans sont souvent magnifiques, contrastant encore plus avec la violence physique ou psychologique que l’on voit à l’écran.

Heureusement, il y a quelques moments très drôles mais là, je vous laisse découvrir !

Bref, un film jouissif car il va loin dans l’horreur et on ne peut que remonter avec l’héroïne. Un film politique, historique et contemporain. Un film bien écrit, qui mérite qu’on lui donne de la voix. À voir !

Portez-vous bien !

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