Chère Haine

J’avais oublié à quelle vitesse tu apparaissais et combien c’est dur de te déloger. Je me souviens, maintenant, de ces sentiments oppressants, destructeurs. On en a fait un bout de chemin ensemble, presque 9 mois. Tu étais à côté de moi, autour de moi, presque tous les jours. Tu es si vive, et si réelle. Et te revoilà. Ça pique dans ma poitrine, comme si on le perçait de milliers d’aiguilles.

Tu as beau avoir changé de masque, je t’ai reconnu. Tu as beau être schizophrène, je t’ai vu.

Mais j’ai grandi, je ne t’apprécie plus. Je ne suis plus prête à t’accueillir, à te porter. Maintenant je sais comment t’affaiblir. Je pense à mes potes, M. S. et N., entre autres, et tu t’évapores. Mais c’est pas aussi simple.

Tu restes là, tapis. Et bien sur, tu as emmener avec toi tes petits amis : la tristesse, la dépression, le sentiment d’injustice et celui de vouloir tout casser autour de toi. Comme si ça allait résoudre mes problèmes.

Mais désolée, va falloir partir rapidement. J’ai plus le temps.

T’ignorer ne sert à rien, tu reviendrais dans mes moments de faiblesse, fatigue et alcool. Alors je t’accepte. Car tu n’es pas venue pour rien ! Tu es là, en moi, parce qu’on nous a insulté. Notre moi a été attaqué. Mais c’est pas grave ! Parce que tu sais quoi, je ne me perdrai plus, je ne chercherai plus à être quelqu’un d’autre. Même pour une gueule d’ange. On ne peut pas toutes être des bitch sans coeur, que ma naïveté m’étrangle.

Je comprends maintenant que tu es là pour que je me batte contre une injustice.

Mais pour quoi faire ? A part foutre la merde un peu plus, ça ne sert à rien. Et puis, tu me connais, je n’ai pas les épaules pour ça. Donc merci de me prévenir, mais je préfère aller de l’avant. Pardonner, passer à autre chose. Faire ce que je sais faire de mieux maintenant, m’occuper des gens qui m’acceptent telle que je suis.

Je te dis à bientôt, car tu reviendras, j’en suis sure.

Je te tire ma révérence.

Ton hôte.

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