Futatsume no mado – Still the water

Parfois, on part dans l’idée de quelque chose puis autre chose vient. Et c’est très bien ! Une ami m’a proposé Still the Water (Futatsume no mado en version originale) et me voici devant un film très très très japonais mais tellement beau et vrai.

L’histoire, contrairement à ce que j’ai pu lire, est un morceau de vie qui suit Kyoko (Jun Yoshinaga) et Kaito (Nijirô Murakami), deux adolescents qui vont découvrir la vie, l’amour et la mort. Kyoko doit affronter la mort de sa mère et l’amour qu’elle porte pour Kaito. Lui doit affronter l’image qu’il a des femmes et de l’amour pour découvrir la vie. J’avais vu Hanezu, l’esprit de la montagne, un film précédent de Naomi Kawase qui était beaucoup plus complexe et difficile à appréhender que celui-là.

Ce film tombe si bien pour moi que ça en est troublant !

Still the water de Naomi Kawase

Je crois que ce film est la plus belle représentation de l’amour en général qui m’est été donné de voir et plus particulièrement celle du père de Kyoko interprété magnifiquement par Tetta Sugimoto . Normalement le père japonais est froid et distant, peu d’émotion. Là, il incarne une force à la fois protectrice et amante, un soutient sans faille mais chargé de sentiments. Et c’est beau ! Pour moi c’est ça être un homme, la virilité n’a rien à voir là-dedans. Le film montre aussi l’initiation à la mort. La mère de Kyoko est une chamane. Pour elle, mourir n’est pas triste ni apeurant. Sa fille a dû mal (sentiment normal et partagé par beaucoup d’entre nous) à la laisser partir, elle n’imagine pas qu’elle puisse mourir. D’ailleurs, la mort de la mère est peut-être la plus belle mort que l’on puisse souhaiter à quelqu’un : entouré par ses proches, en musique, bercé par l’amour. Cela permet de réfléchir à la mort dans notre société, dans les hôpitaux ou les hospices, seuls. Kaito doit affronter une autre mort pour se laisser aller à la vie et à l’amour : la mort du couple que formait ses parents.

Ce film donc est très très lent mais cela n’est pas déplaisant. Cela permet de découvrir un autre rythme que les blockbusters. C’est lent mais c’est beau ! De toute façon, je ne suis pas objective quand il s’agit d’un film japonais. Les décors sont grandioses, les plans sur la mer en furie nous font trembler devant la puissance de la nature. Par contre, deux chèvres tuées, âmes sensibles comme moi, cachez-vous les yeux et les oreilles ! J’aime beaucoup aimé les dialogues et le jeux des acteurs. La complexité des personnages, même si d’apparence, ils semblent assez simple à cerner, on découvre toujours un autre aspect au fur et à mesure. Il y a très peu de musique à part des chants traditionnels qui apportent toute la force des chants japonais.

Cela me fait penser qu’à chaque fois que je vois un film de ce genre, j’ai l’impression qu’ils ont tout compris à la vie et que nous on court après les moulins. Mais cela ne peut que nous inspirer à trouver nous-aussi notre propre amour de la vie, pur et simple, à vivre pleinement et à mourir dans la quiétude.

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