« I don’t give up »

Suite aux tueries de la nuit du vendredi 13 2015, je n’avais pas de mots ni même de vigueur pour autre chose que de dessiner. Même si je ne dessine pas forcement comme une chef, peu importe.

Je suis assez sensible aux choses en général. Je peux pleurer pour des choses joyeuses, pour des retrouvailles au cinéma, pour des cadeaux, pour des nouvelles importantes, pour des scènes tristes (des gens qui se séparent sur le quai d’un train) #madeleine. Je suis sensible même si les choses ne m’arrivent pas. J’ai une empathie parfois envahissante. Samedi 14 novembre, j’ai passé ma matinée à pleurer, à lire. Je ne suis pas là pour m’apitoyer sur mon sort ni toi sur le mien. J’ai fait une sieste et après j’ai décidé de me remettre doucement en route.

J’étais si apathique ce matin que j’ai rien fait pendant 4h, ah si j’ai dessiné, pour me vider le cerveau comme pour Charlie. Mais je me suis dis, non sans culpabilité, que je devrais quand même bouger. Alors j’ai regardé quelques vidéos drôles pour que mes zygomatiques se dérident. J’ai chanté très fort et très faux sur des chansons du moment. J’ai doucement repris de la vie, littéralement. J’ai commencé à bosser sur mes projets, un peu en mode robot au début. Puis chanter comme si j’étais dans la douche et vouloir ne pas les laisser nous tuer à l’intérieur m’a fait aller mieux. J’ai presque du mal à aller sur mon Facebook ou sur Twitter car j’ai les larmes aux yeux presque instantanément.

Je n’ai pas beaucoup de conseils à donner, seulement qu’il faut rester en vie, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Ils n’ont pas à nous dire comment vivre. Je ne suis pas en guerre car je n’ai jamais déclaré la guerre à quiconque. Je refuse simplement de vivre cachée.

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