Il était une forêt

il était une foret de Luc Jacquet
Il était une foret de Luc Jacquet

Je vous passerai les détails de ma séance, cernée par une horde de gens aussi grands que moi (oui, des enfants), je n’ai rien perdu de ce très beau conte sur la forêt.

Francis Hallé, botaniste spécialisé dans les climats tropicaux, a travaillé toute sa vie dans le berceau de l’humanité, au centre de la canopée, a dessiné et observé les grands arbres. Il nous livre un documentaire touchant et poétique sur la (re)naissance d’une forêt primaire tropicale.

Très loin de documentaires où l’on nous assène un milliard de chiffres bouleversants sur l’écologie, ce film nous montre comment né et grandi une forêt primaire. Francis Hallé nous guide entre vraies prises de vue et images de synthèse dans le temps que prend la (re)construction. D’ailleurs je reviens sur les images de synthèse, ce ne sont pas des arbres refaits mais des dessins, emprunté au style aborigène, qui remplace la naissance d’arbres ou leurs proliférations. On les retrouve aussi pour montrer l’invisible comme le pollen.

Ce qui me sert de transition pour le deuxième choc de ce documentaire. Après l’esthétisme des images, la douceur du récit, on en vient au sujet de fond : la puissance du végétal. Les arbres ne sont pas des êtres dénués de vie, d’intelligence ou encore de mobilité. Ils ont pallié pendant des millénaires l’immobilisme.

Les arbres, contrairement à ce que l’on croit et qui est extrêmement bien mis en valeur dans ce film, sont des êtres très proches de l’humain. Le temps et le mouvement en différence. Ils sont capable de stratagèmes incroyables tel que Sun Tzu revendiquerait. Entre les tactiques pour se défendre des chenilles, la reproduction quand on ne peut pas se mouvoir, la création d’oxygène avec de l’eau et de l’air (base de la vie merci chers arbres) ou encore la lutte pour avoir le plus de soleil que le voisin, les généraux d’armée font profil bas. La plante pense et agit dans le seul but de sa survie et de sa reproduction. Pas de lumière ? Trop de prédateur pour les graines ? Pas de soucis ! Créons les fruits et nourrissons les animaux qui transporteront notre progéniture là où tous ces problèmes n’existent plus. Manque de soleil ? Un éléphant un peu trop vorace ? Lançons des phéromones dans l’air pour résoudre ces défis !

Les arbres sont incroyables. Ils sont là, pour certains, depuis plus de cent ans et n’ont pas bougé d’un pouce. Seul l’homme, né dans ces branches il y a très longtemps, peut détruire cet écosystème. Nous avons oublié que nous les avons considéré comme des dieux sages à une époque révolue. Le bouddhisme fait souvent référence à l’arbre dans sa sérénité et son immobilisme lorsqu’il s’agit de méditer.

Nous qui courons partout. Prenons exemple sur ces géants placides qui nous donnent la vie.

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