intervention

L’Intervention

Bonjour mes petites peaux tannées ! Aujourd’hui, nous remontons le temps avec L’intervention de Fred Grivois, la potentielle première mission non-officielle du futur GIGN. Le film nous répète beaucoup de fois que ça a été romancé donc je prends des pincettes.

André Gerval (Alban Lenoir) est un gendarme plutôt bon visiblement car il est appelé à réunir sa A-team pour libérer 22 otages. Ces 22 otages sont 21 enfants et leur maîtresse (Olga Kurylenko) prisonnier·ières de quatre Somaliens, le tout bloqué entre Djibouti (encore colonie française) et la Somalie, dans un bus. Cette équipe de choc n’a pas encore fait ses preuves mais une chose est sûre : ils sont les quatre meilleurs tireurs de la gendarmerie.

L'Intervention de Fred Grivois

Je l’avoue, les films pseudo-historiques sur des faits d’armes m’intéressent toujours. Je pense que c’est surtout la psychologie autant des soldats que des ravisseurs qui me plaît autant. Ces situations sont si extrêmes qu’elles poussent tout le monde au bout d’un système de valeur qui s’affronte.

Quand le film est bien fait, on a autant d’empathie pour les ravisseurs qui ont toujours une bonne raison que pour les soldats qui donnent corps et âme. Ici, c’est bien fait.

Le personnage de Barkhad (Kevin Layne III), le chef des ravisseurs est très charismatique et ambivalent. Ça fait du bien d’ailleurs. Le film ne tombe pas dans le manichéisme. D’ailleurs, Gerval est lui-aussi conscient qu’il tue. Il pleure même à la fin du résultat de son opération. C’est rare et beau.

Le film insiste beaucoup sur les questions de morts de l’autre et de comment l’esprit humain s’en sort avec ça. Il y a plusieurs personnages qui incarnent cette question. Patrice Lorca (David Murgia) est le novice, il n’a jamais tué. Georges Campère (Michaël Abiteboul) est celui qui vit avec ce fléau et se remémore en permanence l’événement et Jean-Luc Larrain (Guillaume Labbé), la machine, qui semble ne rien ressentir. Mais c’est une protection qu’il met en place pour survivre à ce travail.

Je crois que dans ces films, j’aime bien aussi voir des mecs souffrir, je suis un poil sadique (ça a sûrement commencé avec Frodon et sa blessure mouhahahah). Je pense qu’il y a aussi une notion de virilité mais pas dans le sens, c’est des mecs. Parce que j’ai vu des femmes le faire et que je ressens la même chose. Je crois que j’associe la virilité à l’ordre et le gardiennage de l’ordre. Comme quand dans une organisation, tout le monde sait ce qu’il doit faire. Cette sensation d’être dans un groupe et d’être utile, avec un travail à faire, me grise dans la vie et j’aime la ressentir au cinéma.

Et clairement, ce type de film est parfait pour cette sensation. Ici, le groupe est hyper cohérent et soudé. On sent leur proximité et c’est chouette. Même la machine ne peut lutter contre la bonne ambiance et l’esprit de groupe, pas mal mené par Lorca et surtout la confiance de Gerval envers toute son équipe.

Les acteur·trices sont bons. Dommage qu’un seul ravisseur soit vraiment mis en avant, j’aurais aimé en savoir plus sur les autres. On peut noter l’utilisation du « split screen » pour se rapprocher des années 80. Personnellement, j’ai beaucoup aimé, ça permet de raccourcir une séquence tout en nous donnant à voir ce qui se passe en plusieurs endroits à la fois (ou pas).

Bref, avant que ce film disparaisse dans l’oubli, allez-y si le thème vous parle sinon passez votre chemin !

Portez-vous bien !

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