joker

Joker

Bonjour mes petits sourires forcés ! Aujourd’hui, plongeons dans ce film que j’attends depuis si longtemps Joker de Todd Philips. Ma plus grande peur était d’être déçue. Verdict.

Arthur Fleck (Joaquin Phoenix) est un homme qui tente de survivre dans la jungle qu’est Gotham City. Il vit en essayant de faire rire les autres, atteint lui-même d’une profonde mélancolie. Mais sa maman lui a dit de toujours sourire. Alors, c’est ce qu’il fait. Il sourit.

Joker de Todd Phillips

La vie m’a offert le film que j’attendais. Ni plus ni moins. Mais comme j’attendais d’être bluffée, je l’ai été.

Tout dans ce film est inspiré. Où étais-tu Todd Philips pendant toutes ces années ? Que s’est-il passé pour que tu nous offres ce spectacle ? Cette maîtrise ? Cette lumière ? Ces couleurs ? Cette direction d’acteur-trice ? Ce scénario ? Où étais-tu ?

Une heure et quelques après avoir vu ce film qu’il disparaît déjà comme un rêve, une parenthèse pas si enchantée. Ce genre d’émotion m’arrive lorsqu’un film me donne tellement que mon cerveau le vit comme un de mes rêves. Et je voudrais avoir fait ce si beau rêve.

J’aime énormément les antagonistes. Ceux de Batman sont toujours très intéressants. Donc le sujet lui-même était déjà parfait pour moi. Puis il invoque deux puissants symboles : la folie et la figure du clown. Présenter un antagoniste comme héros nous donne l’occasion d’être en empathie avec lui, de le comprendre, d’être de son côté. Et c’est ce qui se passe pour moi. Je suis souvent heureuse quand un antagoniste a des raisons de l’être.

La puissance de ce film est de nous offrir un antagoniste qui devient figure de la lutte des pauvres. Dans notre temps actuel, ça répond parfaitement. La lutte des classes a repris de plus belle. On nous peut ne pas comprendre l’évolution d’Arthur. Et je ne pense pas que sa maladie mentale explique tout. Il pourrait être n’importe qui.

Il incarne parfaitement le concept même de chaos. Le chaos ne choisit pas de l’être, il est. Ses actions engendrent le chaos mais pas par choix comme on le montre souvent. Il n’est que le déclencheur d’un mouvement qui n’attendait que l’étincelle.

Joaquin Phoenix incarne parfaitement cet homme qui voulait plaire à la seule qui lui reste, sa mère. Il s’est donc bloqué dans ses rêves à elle et ses psychoses. Il observe qu’on ne l’a jamais vu, même lui doute de son existence, mais même sa mère ne le voit pas et reste bloqué dans son monde à elle.

L’histoire d’Arthur est son réveil à lui-même. Même si le chemin n’est pas forcément le puis vertueux. Il se voit et les autres avec. Comme nous connaissons le personnage du Joker, sa descente aux enfers devient jouissive au lieu de nous enfoncer avec. On a mal et on a de la peine pour lui au départ. Puis on est heureux de son émancipation sur tous les regards que l’on portait sur lui. Surtout celui de sa mère.

Le film retrace une époque et un lieu et pourtant ce n’est pas New York et ce pourrait être aujourd’hui. J’avais presque oublié qu’on était dans l’univers de Batman. La fiction peut être vue aussi bien dans notre monde, ce qui colle parfaitement à l’idée que je me fais des comics, des miroirs de la société.

Mais le film aussi nous offre un personnage atteint d’un trouble mental mais surtout nous montre qu’il n’est pas du tout encadré pour le vivre au mieux. Si on parle de la lutte des classes, ce film parle aussi de la lutte des « autres » parmi les autres (pardon pour ce terme). Ce film nous montre combien on oublie les pauvres mais on oublie aussi celleux qui ne sont pas dans la norme. Il est abandonné à la fois de la société, mais aussi de ces proches socialement. Les pauvres ne sont pas des saints pour autant.

Les maladies mentales sont souvent représentées bêtement au cinéma comme j’en parlais dans mon tout premier Symbolik. Ici, comme on s’attarde à suivre un personnage qui lutte pour s’intégrer et qui est rejeté malgré tout. Il n’y a que le personnage lui-aussi marginalisé qui ne le traite pas mal. Les fous sont-ils vraiment celleux que l’on pense ? me demandais-je dans cette vidéo. Je continue de me la poser avec ce film.

Ce film est donc profondément social, politique et surtout pointe nos faiblesses et notre abandon des autres malgré notre propre condition. Arthur se demande « pourquoi tout le monde est si méchant » à un moment, accablé par tout ce qu’il reçoit non-stop dans la gueule alors que ça se voit qu’il souhaite s’intégrer au mieux.

Tout ça est porté par des acteur-trices au top, une musique (crée avant le tournage, fait rare pour être souligné) absolument terrifiante écrite par Hildur Gudnadottir, une femme (youhou), une lumière étonnante, un étalonnage imerssif et des plans presque tous aussi beaux les uns que les autres.

Je vous conseille vraiment cette claque, que vous soyez touché ou non par le propos, ce film fait parler de lui ensuite. Une expérience à vivre.

Portez-vous bien !

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