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La llorona

Bonjour mes petits cheveux très longs ! Aujourd’hui, on embarque pour un film guatémaltèque avec La llorona de Jayro Bustamante.

L’histoire se déroule à la fin de la vie d’un général guatémaltèque où visiblement le pays est plus calme mais qui a vécu un génocide. Enfin plutôt il a fait perpétré un génocide du peuple des maya-ixi. Et évidemment, ne veut pas le reconnaître. Sauf que son crime ne va pas rester impuni.

L’année dernière, un film d’horreur a tenté d’utiliser la figure de la llorona, un esprit du folklore d’Amérique du Sud. Sauf que c’était de la mierda, étonnant ?

Ici, on prend ce symbole pour le détourner et parler des victimes de génocides. Et ça, c’est bien ! Et ça fonctionne parfaitement ! De quoi vous faire dresser les poils car la tension est palpable à certains moments.

C’est donc quasi un film d’horreur mais très psychologique car on ne sait jamais le vrai de la rêverie, et il n’y aura pas de meurtre à la chaîne, bien sûr. Et c’est parfait. Car quoi de mieux que de laisser planer le doute sur le fantastique d’une histoire très réelle et réaliste.

L’intrigue est chouette car tout est en huit-clos. Tous les personnages représentent une figure ou un positionnement face aux horreurs de la guerre : le criminel qui nie tout, la personne dans le déni, celle qui commence à douter et à chercher la vérité, la victime, la collabo et innocente.

Pour renforcer tout ça, les symboles de l’eau sont vraiment bien utilisés. Symbole attaché à la llorona, qui veut dire pleureuse, l’eau s’insinue partout y compris hors des yeux pour celle qui ne veut pas voir. L’eau de la tristesse devient celle qui empoisonne.

Le mythe est détourné car c’est normalement la llorona qui tue ses propres enfants mais tous les autres codes sont respectés et vraiment bien utilisé.

L’autre point fort du film, qui vous aidera à passer les longs plans, c’est la lumière et l’étalonnage. Tous les plans sont magnifiques et merveilleusement éclairés. Plus le choix de colorimétrie qui renforce les bleus et les marrons, cela donne une vraie beauté à l’image. Surtout que les cadrages sont souvent étonnants. La règle des tiers est respectée avec souvent un tier très occupé et les deux autres vides. Ça donne un aspect d’étrangeté et d’étouffement.

Et pour finir, le générique est bien sûr une reprise de La Llorona, un chant très triste mais plein de force aussi. Je crois que c’est la première fois qu’une salle de ciné reste presque entière pour l’entièreté du générique. Mais ça mérite.

Bref, je vous le conseille, pour son histoire, la beauté de l’image et pour le personnage de la llorona.

Portez-vous bien !

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