Un matin, un papillon s’est retrouvé bloqué dans mon wagon, bloqué contre la fenêtre la plus proche de moi. Comme à mon habitude, je me suis mise en tête de le sortir de là. Visiblement mon acolyte en face de moi n’en avait cure ; comme beaucoup de gens de ma culture, le sort d’un papillon importe peu. Peut-être que je suis futile, débile mais je sais qu’ailleurs sur terre j’aurai eu raison d’agir comme ca. Ma conduite ne regarde que moi, ma conscience ne s’allège que si tout ce qui vit autour de moi est respecté.
Revenons à ce papillon. Alors qu’il se dirige vers le haut, je tire le volet de la fenêtre pour l’ouvrir. Mon binôme voit que je lutte, il m’aide. Puis il comprend que c’est pour faire sortir l’insecte. Et avec toute l’adresse d’un ours, tente de l’éjecter hors de l’habitacle. Le papillon en perd un morceau. Et ça me fait mal. Mal qu’il soit blessé. L’homme s’est impatienté, il a renoncé et retourne à son activité. Et moi, je reste bloquée sur le vol tourmenté de la bestiole. Pendant cinq bonnes minutes, je reste prostrée, incapable de faire autre chose que de me sentir coupable de da souffrance et de le regarder virevolter maladroitement.
Et enfin il se dirige vers moi, je le recueille au creux de ma main, l’approche de l’ouverture et la papillon s’envole depuis le bout de mon index. Je me demande s’il va bien, s’il survivra, s’il aura une descendance.
L’épisode du papillon n’est qu’un exemple parmi tant d’autres où mon empathie se met en marche, et de manière disproportionnée.
L’empathie désigne la capacité de se mettre à la place d’autrui, de se représenter ce qu’il ressent et/ou pense.
Que vous soyez humain, animal ou même végétal, si vous souffrez, je souffrirai avec vous. Pendant quelques instants, je ressentirai de la peine pour votre peine, j’entrerai malgré moi dans une humeur proche de la tristesse.
Elle me permet de mieux comprend l’autre mais elle me perd aussi et souvent dans l’autre. Apprendre a se dissocier « ce n’est pas ma tristesse, ce n’est pas mon fardeau » est le principal travail à mener.
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