Loin de la foule déchaînée

Finalement, je suis tombée d’accord avec moi-même et c’est déjà pas mal ! Je ne raffole pas du tout des comédies romantiques mais j’aime bien me voir un film romantique de temps à autre. Le premier que j’ai vu en salle était De l’eau pour les éléphants et j’ai rompu avec mon ex le lendemain. J’apprécie casser l’ambiance à la deuxième phrase ! Je les trouve toujours aussi décalés par rapport à la vraie vie, on a pas tous 3 prétendants à nos pieds mais bon, il faut bien parfois, rêver.

Bathsheba Everdeene (Carey Mulligan) hérite de la ferme de son oncle. Elle engage alors un berger, Gabriel Oak (Matthias Schoenaerts) qu’elle avait rencontré plus tôt dans sa vie et qui lui avait demandé de l’épouser après trois jours de blague sur fond de moutons. Étant très autonome depuis son enfance, elle refuse pour ne pas s’enchaîner à un homme. Puis son voisin, William Boldwood (Michael Sheen), lui aussi tombe amoureux de cette fermière peu commune et forte. Est-ce que la pression sociétale aura raison de son émancipation ? 
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Loin de la foule déchaînée de Thomas Vinterberg

Ce film se déroule en trois parties. C’est dommage d’ailleurs parce que la première partie était assez intéressante puis le film est tombé dans un cliché assez banal. Au départ, le film est féministe à balle. BathSheba résiste à tous les hommes, résiste à la pression sociale. Elle vend son grain comme les hommes. Elle en impose. Elle se fait respecter parce qu’elle ne compte pas se laisser marcher sur les pieds. Elle entraîne avec elle sa dame de compagnie qui la regarde avec vénération. Gabriel Oak, qui s’est fait éconduire, reste avec elle pour l’épauler et veiller sur elle, toujours amoureux (même s’il tente de se le cacher le bougre). Puis, un événement arrive, il faut bien que quelque chose cloche ! Les clichés patriarcaux, ou la bêtise ou la jalousie, appelez ça comme vous voulez, s’impose de nouveau. Comme le film se termine trop tôt (mais je ne vous dirais pas pourquoi ni comment), on ne peut pas vérifier que le féminisme du début soit encore présent ensuite. Je me laisse croire que cela est le cas, qu’elle reste forte et gérante de ces biens.

Par contre, ce n’est pas un banal triangle amoureux et ça c’est bien cool ! Cela part comme tel, la bande annonce nous le laisse croire et c’est, pour une fois, une bonne chose. On se laisse surprendre par la tournure du film. J’ai même lâché un petit « oh putain » sonore mais c’était mérité. Les personnages sont très bien amenés et intéressants, le scénario est bien fichu. Comme l’histoire est tiré du roman éponyme de Thomas Hardy (visiblement très important livre de la culture britannique, mais je suis pas trop au courant), je pense que cela joue pas mal. Les décors sont supers, la bande son vraiment sympa !

Le jeu d’acteur de Matthias Schoenaerts est très bon, ce petit regard de chien battu lui va à ravir. J’ai eu quelques palpitations et j’ai dû mal à comprendre que Bathsheba est pu résisté mais ça n’engage que moi ! D’ailleurs, Carey Mulligan est aussi parfaite dans ce rôle. Son talent a d’être à la fois fragile mais femme forte, ça donne de l’inspiration. Comme quoi, fragilité n’égale pas faiblesse et que l’on peut être une femme entrepreneure (même à l’époque victorienne !). Les autres acteurs sont aussi dans le ton.

Bref, un très bon film ! J’ai bien pleuré comme il fallait à la fin, j’ai passé un bon moment. Parfait pour une soirée tranquille chez soi, un plaid et pleins de bonnes choses à manger.

Portez-vous bien !

 

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