Ma lutte pour garder ma foi en la bonté

Je me suis faite volée ma carte bleue mais pas à l’arraché, psychologiquement. Je suis presque honteuse de le dire : j’ai voulu aider quelqu’un et ça s’est retourné contre moi. C’est terrible comme constat. La bonté est quelque chose que j’essaye de garder, je ne veux pas tomber dans l’indifférence des autres même si c’est quand même plus reposant. Alors même si une grande part de moi m’a prévenu que j’allais me faire avoir, j’ai quand même fait le geste.

Pour les prochains :

On peut appeler un numéro de téléphone avec une carte bleue dans les cabines téléphoniques. Pratique quand on a pas de téléphone portable. Après si vous êtes accompagné de David Copperfield en beaucoup moins bon, bah la carte bleue disparaît magiquement dans une poche arrière. Puis le mec clame son innocence et bizarrement se barre en t’insultant quand tu appelles les flics

« Mais je m’en tape que tu sois arabe, c’est bon »

Ce homme était arabe mais je m’en fichais complètement, c’est lui qui a sorti la carte du « ah t’es gentille, t’es pas raciste, tu détestes pas les arabes, ils sont pas tous des voleurs ». Il doit bien rire maintenant. Comme dirait mon père et c’est très dommage mais ce n’est pas ces gens qui aident à faire descendre Marine LePen. Mais bon, il ne faut absolument pas généraliser et je recommencerais à aider n’importe qui, qu’est-ce que ça change sa religion au fond ? Les cons resteront des cons peu importe leurs ethnies, leurs dieux ou leurs tronches.

Ne pas tomber dans les cercles vicieux

Tiens, voici un hérisson
Tiens, voici un hérisson

Je suis naïve, enfin je le savais au fond. Heureusement il n’a pris que ma carte bleue donc c’est un moindre mal. Je l’ai tout de suite bloquée et dans une semaine j’en aurai une nouvelle, il n’y a pas mort d’homme. Tout va bien. C’est juste ce sentiment de tristesse quand aider quelqu’un revient à te faire avoir. C’est compliqué ensuite de savoir qui aider, quand aider, quand devenir parano. Il y a un an, je me suis piégée toute seule pendant quelques mois dans une spirale où j’avais si peur de me faire violer en rentrant le soir que je ne sortais plus ou pas après 21h : c’est con.

Ce sont des gestes défensifs (baisse la tête, ne parle à personne) mais dans une société où on ne se parle presque plus, où tout le monde reste dans son coin (et je suis la 1e concernée car je ne suis pas assez courageuse pour le moment), je trouve dommage de devoir revoir sa bonté naturelle. Le vol et le mensonge ont toujours existé, je ne suis pas naïve à ce point, je sais qu’on ne vit pas dans un monde parfait de bizounours. Où est la limite ? Je suis toujours encline à aider quelqu’un, maintenant je vais devoir réfléchir mille ans ou dire « désolée, on m’a déjà volée parce que j’étais gentille donc non ».

Je l’ai fait aussi parce que si j’étais dans la merde, j’aimerais qu’on m’aide. Mais avec tout ça, tout le monde est méfiant. Et encore je suis blanche donc j’ai moins de racisme envers moi. Mais je pense à tous ceux que l’on stigmatise à cause d’énergumènes comme ça.

Tout ça pour dire que je ne tomberai pas dans le racisme ordinaire et que j’essayerai de continuer à aider les gens sans me dire constamment « à quel moment je vais me faire avoir ? ».

Portez-vous bien !

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