Mad Max : Fury Road, film profondément progressiste et jouissif

Ce film est GRANDIOSE FABULEUX MERVEILLEUX FOU et MAGIQUE. Je crois qu’aucun film ne m’avait exalté en moins de cinq minutes. Cinq petites minutes d’intro et de mise en place du sujet et c’est déjà jouissif à mort. Mais la suite s’est révélée encore plus folle et géniale ! Pour info, je ne connais pas les anciens Mad Max donc je ne parlerai que de celui-ci.

La Terre a été dévastée par la guerre vers le pétrole. Les sols sont arides, les pluies sont acides, plus rien ne pousse, plus rien ne vit. Juste la survie. C’est dans ce monde post-apocalyptique que Max Rockatansky (Tom Hardy) tente de survivre. Max est un ancien flic, mari et père, mais sa femme et sa fille ont été tuées (on ne sait pas trop comment), il y a quelques années. Max se fait attraper par les War Boys (dont un est Nicolas Hoult), des mecs pâlichons, gouvernés par Immortan Joe, un autre psychopathe. L’intrigue commence lorsque Imperator Furiosa (Charlize Theron), « la » bras droit d’Immortan Joe, vole les trésors de celui-ci, qui se révèle être des esclaves sexuelles. Et Max dans tout ça ? Il se retrouver un peu au milieu.
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Mad Max de George Miller

WA-HOU. Je crois qu’il n’y a pas d’autres mots. Comme je le disais plus haut, la scène d’intro est géniale. Le personnage de Max est à la fois badass mais réaliste (bon il arrive à survivre à deux tonneaux en voiture mais c’est un détail). Il se fait attraper, violenter, il s’échappe, il se refait avoir, tatoué, vidé de son sang etc. En gros, c’est pas le héros dans toute sa puissance mais juste un mec carrément disjoncté qui n’a qu’à seul objectif : rester en vie. Le film ne respecte « presque » aucun cliché des films du genre. Et ça, c’est bien !

Les morts sont un peu sales, les personnages ne meurent pas d’une balle dans la tête tranquillement. Certaines morts sont même inattendues. Le héros n’est là « que » pour faire du soutien. L’histoire d’amour est entre deux personnages très secondaires, comme quoi l’amour n’est pas seulement réservé pour les héros ! Merci ! Les personnages secondaires sont très fouillés, très détaillés, chacun à sa motivation, les méchants ne sont pas seulement méchants. Les personnages positifs sont aussi ambigus que les négatifs, certains passent même d’un camp à l’autre.

C’est clairement un film où tout pète dans tous les sens et j’ai trouvé que c’était extrêmement graphique, beau et magique à la fois. La scène avec la tempête de sable est grandiose (il y en a des extraits dans la bande-annonce plus bas). C’est pour moi le film qui décrit parfaitement bien le terme « film à grand spectacle ».

Ce film énerve certains critiques américains ultra-macho, et ça c’est bien ! Max n’est pas le héros du film, je vous le dis. Il est là pour soutenir Furiosa et les cinq femmes. La libération de celle-ci se fait d’ailleurs par elle, les femmes se libèrent d’elle-même et sont même capables de se défendre seules. Ce film est profondément féministe mais il se base sur les clichés machistes et bourrins pour s’épanouir. Une femme peut aussi être l’héroïne d’un film ultra-testotéroné. Charlize Theron est parfaite pour ce rôle de femme forte et indépendante. Les cinq mannequins qui auraient pu rester dans leurs rôles de femmes faibles et soumises, une fois libéré deviennent fortes et ingénieuses et participent à l’action. Elles se laissent parfois entraînés par la mélancolie ou le doute mais quand il faut se battre ou sauver quelqu’un, elles n’hésitent pas.

C’est aussi un film profondément humain. Avoir donner le rôle de Max à Tom Hardy est une idée fabuleuse. Je l’ai découvert dans Enfant 44 et ensuite dans un autre rôle plus calme dans The Drop (Quand la nuit viendra en français). Cet acteur a un regard touchant, limite naïf ou gentil. Même quand il revient plein de sang (dans une scène très subtile), il semble perdu, comme un animal blessé mais qui doit le faire sinon il meurt. Son passé n’est pas très développé mais ça ne dérange pas trop. On voit bien qu’il fait la part des choses entre espoir et survie et que c’est cette dernière qui prime. Son évolution au court du film est bien menée ainsi que la toute fin. Il représente seulement le bon samaritain.

Tout ce film est démesuré, des décors, jusqu’à l’univers entier, les machines, les personnages, les noms, le mec qui fait de la musique sur un camion lancé à plein vitesse, les cascades, les explosions et les détails. Le fait que ce soit le même réalisateur/scénariste que les anciens permet de donner une légitimité et une profondeur à ce film. On sent que le réalisateur aime ce monde et le développe dans tous les sens et de manière sérieuse et rigoureuse. Comme on est sur Terre mais dans un monde dont les règles ont changé, y compris, climatique, cela offre une palette d’horizon a exploré et a utilisé. Ce monde est riche malgré le chaos qui y règne.

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J’ai adoré le montage. Au tout début, une seconde sur cinq est accélérée, permet de renforcer l’idée que Max est fou. Les actes sont coupés franchement par des fondus au noir, comme dans les anciens films ; car je pense qu’il y a pas mal de clin d’œil aux films précédents (je pense à un gros plan sur Immortan Joe qui fonce pour les rattraper), donc à l’époque aussi. Certains plans sont clairement faits pour rappeler les plans des années 1980, plan sur le visage qui est éclairé de manière totalement artificielle, j’ai pensé à Sin City par moment. La musique, grâce à notre ami le guitariste fou, est aussi très très bonne. À la fois dure, métallique et aérienne.

Bref, vous l’aurez compris, j’aime, non… j’adore ce film, j’aime la vision de réalisateur qui me semble honnête et sincère. J’aime son idée de contourner les règles pour faire intervenir des personnages qui n’ont pas le droit à la parole normalement. J’aime cet univers. Et j’aime Tom Hardy, comme j’aime Jake Gyllenhaal, des acteurs forts.

Je vous laisse avec la bande annonce qui est un plaisir à revoir même après avoir vu le film !

Portez-vous bien !

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