Pourquoi le cinéma plutôt que la littérature ?

Hello à tous ! Je me pose cette question depuis très longtemps. Depuis que j’ai rencontré des gens qui semblent penser que le cinéma n’est pas un art ou qu’un divertissement. C’est le cas bien sur mais ce n’est pas que ça pour moi. J’aime lire (car la comparaison avec la littérature a été vite soulevée), je lis tout le temps, j’ai plusieurs livres à lire en même temps, je stress quand la pile est vide mais lire c’est bien mais pas forcement le mieux adaptée pour moi.

Découvrir d’autres points de vue

Lire c’est bien. Lire entraîne l’imagination. Mais ceux qui ne voient pas que le cinéma aussi sont un peu fermés de mon point du vue. Les images qui défilent sont autant de fenêtre sur l’ailleurs que les pages d’un livre. Quand on lit, on doit imaginer seul, nous n’avons que notre monde pour voir. Quand on regarde un film, on nous donne une autre matière que la nôtre. Parfois, cet autre monde nous sied, parfois nous révolte, parfois nous surprend.

Je suis mal à l’aise devant les personnages que j’appelle « niais » tout simplement parce qu’ils sont gentils. Je suis mal à l’aise car j’ai été formée pour penser qu’ils vont avoir du mal dans la vie. Alors qu’il sont seulement gentils et souvent amoureux, quel mal à ça ? Dans un livre, on peut choisir de rendre ces personnages plus comme on aimerait. Les intonations n’y sont pas, rien ne nous guide vraiment, on fait avec ce qu’on a. Au cinéma, impossible de passer à côté d’eux, de qui ils sont.

Le cinéma empêche de tricher. Le cinéma nous donne le monde à voir, sous toutes ses coutures.

Voyager malgré tout

Everest, contrairement à ce que j’ai pu pensé en allant le voir, m’a plus touché que prévu. Même le lendemain, j’y pensais encore. Je me disais que j’ai « peut-être aperçu le haut de l’Everest malgré tout, sans y être aller, et en étant à peu près sûre que je ne le verrai jamais ». J’ai un peu partagé la mort des alpinistes, j’ai pu entrevoir ce qu’on ne peut imaginer. J’aime le cinéma car les images nous transportent sur terre et parfois ailleurs.

Grâce au cinéma, je suis presque partout dans le monde. Enfin, je me le fais croire. Les livres, il faut y avoir été pour comprendre ce qu’on nous décrit. Je n’ai jamais été dans un bidonville, comment imaginer ? Quand je lis un livre, les images qui ne viennent sont des lieux que j’ai déjà vu, des lieux pour la plupart propres. Je ne peux pas me représenter la saleté, la pauvreté, les murs sales. Même si par rapport aux livres, le téléfilm du Red Riding Quartet était moins prenant, ils m’ont tout de même aidé à me représenter le Yorkshire dans les années 80.

Mais peut-être que cette impression n’est inhérente qu’à moi et ma mémoire étrange.

Sortir de son monde

Mon monde c’est Paris, la France, la culture française. Le cinéma c’est avoir accès à toutes les cultures ou presque. La littérature aussi mais encore faut-il avoir la connaissance pour comprendre ce dont on parle. Voir un vêtement contre lire la description de celui-ci est moins facile, vous l’avouerez.

J’aime aller voir des films étrangers : The Grand Master, La isla Minima ou encore Le dernier Loup me donnent matière à voir le monde. Je découvre d’autres cultures, des similitudes, des différences. Il y a toujours à apprendre des autres. J’aime aussi le son des autres langues. J’aime entendre quelqu’un parlé dans sa langue natale. La lecture ne nous propose pas de VO.

Rêver même après

Je trouve que les livres sont plus figés dans la réflexion que le cinéma. Toujours partant du principe que nous sommes les seuls à bord quand nous lisons un livre, nous ne pouvons pas être en désaccord avec nous-même. Et parfois même, je change dans ma tête des personnages pour que cela me corresponde mieux. Par contre, beaucoup de films me laissent songeuse plusieurs jours après. Je revois les images en pensant aux personnages. Je pense aux moments où tout bascule, je pense aux gestes, aux mots, aux regards.

Moi qui est longtemps nié le corps, maintenant que j’y fais attention, les gestes me restent en mémoire. Les mains aussi. Les cous et le cheveux. L’image me permet de me raccrocher à la réalité. L’image me permet de rêver ensuite à d’autres histoires. Je les combine et cela crée mes propres histoires. J’ai rarement eu d’idées en lisant un livre. À part pour des questions de style, les livres ne m’offrent pas l’imagination pour poursuivre l’oeuvre de mon côté et de me l’approprier.

 

Bien sur, je ne rejette aucunement l’écriture puisque moi-même j’écris. J’en suis au deuxième jet de mon quatrième livre « éditable ». J’aime écrire. Je ne pourrais pas m’en passer. Pourtant, cette passion est sans cesse renouveler et activée par le cinéma. Et dans le cinéma, il n’y a pas que les images. Les bandes sonores sont de réelles aides. Elles me donnent le tempo, le rythme. Elle donne de l’émotion à mes rêveries.

Le cinéma est un être complet. Les acteurs sont le corps, l’âme est faite des histoires et l’esprit vient de la musique et de la photographie. J’aime le cinéma car quand j’ai mon casque sur les oreilles, la vie devient un film, le métro, les rues ou n’importe quelle vue.

Le cinéma n’est pas la vraie vie. Seulement l’exagération. Mais cela me nourrit et je suis fière de dire « j’aime le cinéma ».

Portez-vous bien !

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