live-Retrospective

Recommandations culturelles du mois de juin 2022

Musique

Anouk Aiata – La femme mangeuse des nuages du ciel

Découverte par hasard il y a des années. J’adore sa voix et ses textes plutôt poétiques. 

Littérature

Fantask, une revue semestrielle dont le premier numéro parle des méchants dans la popculture. C’est très complet avec des dossiers sur Satan, les nazis ou encore les sérial killers. Il y a des interviews, des articles, de la BD, des portraites d’artistes. Cela brasse tous les médiums possibles.

Une chouette revue, bien massive avec ses 250 pages ! Le papier et la mise en page sont vraiment très quali !

Cinéma

La femme de mon frère (2019) 

De Monia Chokri

Avec Anne-Elisabeth Bossé, Patrick Hivon, Sasson Gabai

J’avais déjà vu ce film à sa sortie, je l’ai donc revu grâce à Arte qui donne parfois accès à des films complets. 

C’est l’histoire d’une relation ambiguë entre une sœur et son frère. Les deux sont plutôt antisociaux et cyniques mais s’aiment profondément. Le frère rencontre une femme qui le fait avancer dans la vie ce qui n’est pas au goût de sa soeur qui patauge et se morfond. Elle va devoir apprendre à vivre plutôt qu’à regarder le temps filer. 

Contrairement au pitch laisse penser, c’est un film assez drôle. Il est très cynique et noir. On y voit quand même un avortement en mode balek total (même s’il y a 5 secondes pour contrebalancer le caractère nihiliste de la protagoniste). 

Les plans sont très travaillés. On sent une recherche esthétique pour sublimer cette routine où se morfondent les âmes. 

L’école du bout du monde (2022)

De Pawo Choyning Dorji

Avec Sherab Dorji, Ugyen Norbu Lhendup, Kelden Lhamo Gurung

C’est un film bhoutanais avec des acteurtrices bhoutanais·e !

Ugyen est un jeune professeur plutôt oisif, qui veut faire carrière en Australie comme chanteur. Mais il est engagé auprès de l’État bouthanais pour enseigner. On l’envoie enseigner dans l’école la plus reculée du pays car la politique du bonheur est prise au sérieux et l’on veut donner à tous les enfants la même chance. Évidemment, il n’est pas très heureux de sa situation.

C’est un film très doux et beau. Il met en parallèle la vie rurale très reculée où l’on ne connaît pas le concept de réchauffement climatique avec l’homme de la ville aux rêves d’expansion qui a goûté à la mondialisation. Cela passe à la fois par leurs savoirs qui ne sont pas les mêmes et pourtant chacun voit dans l’autre ce qui lui manque. Mais aussi par les objets que chacun utilisent (le MP3 contre les bouses de yak pour se chauffer). 

On a le trope classique de l’être déraciner de son milieu qui va découvrir d’autres coutumes mais cela ne fait pas dans le misérabilisme. Les paysans voient en ce maître d’école le futur alors que lui-même doute de ses capacités et de son envie d’enseigner. Il ne voit pas le propos à tout ça. 

L’un des enseignements les plus beaux que j’ai pu entendre vient de la gardienne de yak et chanteuse du village. Elle lui apprend “à chanter comme une grue à cou noir”, que sa voix soit un cadeau pour toustes. Etre comme un oiseau qui s’en fiche qu’on l’écoute ou non, qu’on apprécie ou non son chant mais qui chante tout de même. Je trouve ça vraiment très beau. Et je pense qu’on devrait réfléchir à cet enseignement pour plein de choses dans nos vies.

C’est aussi un film sur ce qui nous rend heureux et les rêves que l’on porte. Est-ce que ces rêves sont effectivement notre bonheur ou juste un voile qui nous fait passer à côté du présent ? Le film donne une fin plutôt inhabituelle mais plutôt dénuée de jugement. 

Si vous pouvez le trouver, je vous le conseille !

The duke (2022) 

De Roger Michell

Avec Jim Broadbent, Helen Mirren, Fionn Whitehead

Kempton Bunton est un vieil homme, un peu trop militant de gauche pour l’époque, et a du mal à rester calme. Il fait de la prison pour avoir refusé de payer la taxe sur le BBC. Il essaye de garder ses jobs mais il y a toujours un moment où il se rebelle contre l’ordre établi, au grand dam de sa femme. En 1961, il vole un tableau que le ministère de la culture vient d’acquérir pour faire plaisir à la population. En échange, il demande de l’argent pour payer la redevance à plein de vieux.  

Ce film est ce qu’on appelle un film british. De l’humour, une situation pas forcément rose mais qui est dépeinte de façon positive, voulant montrer le bon côté des gens. Un film sur les luttes sociales à petite échelle mais qui arrive à faire un peu bouger les choses. Être le virus dans la société saucisse. Kempton a beau perdre à chaque fois face à l’autorité, ça ne l’empêche pas de recommencer inlassablement. Il a l’air incapable de ne pas respecter ses valeurs et c’est un chouette exemple. Il est plutôt non-violent aussi. Il se lève juste face aux injustices mais jamais avec violence ou haine. 

C’est aussi un film tendre. Malgré l’agacement de sa femme, elle continue de l’aimer pour ce qu’il est. Elle portera quand même un bonne critique face au caractère altruiste mais égoïste de son mari. Il a beau aider les gens, il se retrouve en taule, sans emploi etc. C’est elle qui porte le foyer à bout de bras et doit gérer la honte derrière.

C’est un chouette film avec des protagonistes vieux, qu’on a pas forcément l’habitude de voir ou alors toujours dans un contexte triste avec une maladie.

Le secret de la cité perdue (2022)

De Aaron & Adam Nee

Avec Sandra Bullock, Channing Tatum, Daniel Radcliffe

Loretta Sage est une romancière de romans d’aventure érotique qui n’arrive plus à écrire depuis la mort de son mari. Elle souhaite tout arrêter lorsqu’elle se fait kidnapper par un magnat de la finance qui cherche le trésor perdu d’une civilisation que Loretta pense avoir inventée. Le mannequin qui pose pour les couvertures de ses livres va tout faire pour la retrouver.

C’était assez sympa même si quelques moments un peu bas du front mais bizarrement inversé dans les clichés. C’est le mec qui se retrouve dans une situation gênante. D’ailleurs, presque tout le film se base sur les clichés du genre : femme en détresse, stéréotype de genre/métier pour les renverser. Channing Tatum dira de lui-même “ah mais c’est moi la demoiselle en détresse en fait ?” et effectivement c’est lui. Donc plutôt marrant sur ce côté-là.

Je vais pas épiloguer sur ce film, c’est une comédie à voir un dimanche aprem quand il pleut et que vous n’avez rien d’autre à faire. 

The Northman (2022)

De Robert Eggers

Avec Alexander Skarsgård, Nicole Kidman, Anya Taylor-Joy

Amleth est un jeune prince appelé à monter sur le trône. Son oncle tue brutalement son père pour prendre son royaume et forcer le jeune homme à entrer en exil. Il jure alors de tuer son oncle, de sauver sa mère et de retrouver son royaume, obéissant aveuglément à des coutumes patriarcales. 

Beaucoup de choses à dire sur ce film. Tout d’abord il est hyper bruyant. Ça gueule souvent, la musique est très présente. Normalement j’aime beaucoup les chants nordiques avec des voix mais là, ça écrase tout. 

Mais c’est bien car ça participe activement à l’un des points que le film montre, mais je ne sais pas quelle est la morale à tout ça : la masculinité brute.

Amleth est poussé par son père à le venger de celui qui le tuera, et celui-ci ne veut mourir qu’au combat. Le père véhicule des valeurs de domination, de violence assez plébiscité en ce moment par certains groupuscules facho. Or, ne connaissant pas la mentalité nordique, je ne sais pas si c’est exagéré ou réel. Tout ce que je sais, c’est que pendant tout le film, on se dit qu’il faut être sacrément aveugle à tout le mal que ça provoque pour continuer dans cette voie. Même quand le héros à 2 secondes de révélation, il gâche tout en s’enfonçant comme un abruti dans sa vengeance. 

Ce film porte le thème de la vengeance aveugle et froide. Car même quand on lui dit que ça ne sert à rien, qu’il s’est trompé de bout en bout, il continue dans cette voie destructrice et surtout très vaine et idiote. 

Mais il y a quand même quelque chose de moderne dans l’écriture car les anciens films de vengeance de ce type aurait donné raison à l’être vengeur, lui aurait donné satisfaction et tout sera bien à la fin. Ici, ça se termine en eau de boudin, dans une destinée foireuse où l’on se demande à quoi tout ça a servi ? Donc, c’est intéressant dans le sens où cela fait réfléchir au concept de destinée, de croyance envers un système mort qui étouffe les âmes piégées à l’intérieur. 

Et je pense que cette écriture moderne vient du fait que l’on a opposé Odin à Freyr. Deux dieux masculins aux visions totalement différentes. Le culte d’Odin montré dans le film est la masculinité pure, la violence et l’assouvissement. Tout ce qui est faible doit être éradiqué. Au contraire du culte de Freyr qui semble plus doux, plus calme. L’oncle meurtrier part vivre en Islande pour devenir un lord agriculteur et berger. La violence est plus psychologique, on impose son pouvoir de façon moins physique. Et l’on sait que le père et l’oncle sont totalement opposés grâce aux dires de la mère qui les décrit très différemment.  

Autre point un peu compliqué en plus du bruit, c’est très violent. Il y a des scènes de violences brutes et sans concession. Ça ne fait pas dans la dentelle, et les nordiques ou n’importe quelle bataille ne font pas dans la dentelle. 

A la vue du trailer, je m’attendais à voir un The Green Knight nordique mais il n’y a pas de magie, ou très peu. Et c’est bien dommage. J’aurais aimé un peu plus d’ésotérisme pour casser la limite avec la réalité.

The Northman ne remplit pas les salles et Robert Eggers n’est pas très heureux de cet échec. Dans Ecran large, il parle du monde post-covid où les modes de consommation des films a changé mais perso. Ça entre en ligne de compte, c’est sûr, mais je pense que son film est trop ambivalent sur son message. Je ne sais réellement pas ce qu’il a voulu nous dire. 

Jeu vidéo

Trailer de Pokemon Scarlet & Violet

Team pneu ou jet pack ?


Sélection de jeux vidéo vus au Stunfest qui m’ont l’air plutôt chouette à découvrir !

Aetheris de WILD WITS

Aetheris est un rogue-lite en combat tour par tour et du deck building. Ça fait beaucoup, là, non ? En vrai, ça passe.

C’est l’histoire d’un village que l’on doit sauver d’un mal qui grandit, en partant à l’aventure avec 4 compagnons. 

Les graphismes sont vraiment magnifiques. Les décors sont wow ! L’univers visuel est une vraie réussite. La bande-son aussi a l’air bien bien cool ! J’ai pas pu écouté beaucoup car j’étais avec Linka et j’aime bien entendre quand elle me parle. 

J’ai fait une trentaine de minutes de jeux et ça s’est bien passé. Je ne pensais pas aller aussi loin vu que je ne suis pas la plus intelligente en termes de construction d’équipe et autres choses du genre. Mais ça va, j’avais un Jorm tank qui ratait tous ces coups donc. 

Le jeu est en bêta fermée donc on sent qu’il reste du travail à faire sur l’UX, notamment des armes à changer, mais il n’y a rien qui nous explique qu’on pouvait les changer. Ou des objets qui disparaissent quand on clique dessus mais en fait, ils se sont assignés tout seul. Et d’autres détails comme l’explication des sigles sur les cartes. Mais ce jeu a un bon potentiel pour les amoureuxses de rogue-like !

Tavernacle! de Dama Dama Games

Je n’y ai pas joué mais ça avait l’air bien fun ! C’est un tower defense en 3D time reel (je crois) en co-op où l’on incarne des nains. On peut casser des briques avec ses mains.

Je ne sais plus si c’est ce jeu où l’on peut se lancer les ressources tel Overcooked ou même lancer les nains entre eux.

To hell with the ugly de La Poule Noire & ARTE France

C’est un point and click d’enquête et de bagarre en QTE (1 touche)(ça va). L’écriture a l’air vraiment génial. C’est basé entrautre sur un roman de Boris Vian. On sent les dialogues inspirés par les vieux films des années 30, un peu gouache. J’ai très hâte de faire l’histoire complète.

Les graphismes sont magnifiques ! Ya une vraie patte graphique, texturée, tout en vert, rouge et noir. 

La démo est dispo pour celleux qui veulent voir et tester !

Fufufu de Arche-san, Rémi Blanc, Pierre Galibert et Flavien Courbier

Fufufu est un partygame what the fuck tout en noir et blanc et sans explication. Donc ça promet un peu de chaos pas piqué des hannetons. Pas testé mais ça m’a bien donné envie ! 

Saviorless de Empty Head Studio

Saviorless est un plateformer où tout est dessiné à la main. L’histoire se place dans les îles souriantes, qui ne portent pas bien leurs noms je pense, dans un univers de dark fantasy. 

Ca n’est pas un jeu pour moi, mais ça pourrait plaire à certain.es d’entre vous. 

Le voyage de Salto et Drogo (jeu complet)

Jeu réalisé dans le cadre de la formation Designer d’expérience interactive des Gobelins.

Le voyage de Salto et Drogo propose d’incarner un renard et un loup pour qu’ils s’entraident et réussissent leurs voyages respectifs. Ça a l’air mimi et chill. J’espère que les deux finissent en un seul morceau à la fin ! 

Le jeu est disponible gratuitement et en entier. 

Soup Raiders

Soup Raider est un RPG tactical en temps réel où des gens vivent dans une soupe, et ya des pirates. 

C’est Linka qui a repéré et joué à ce jeu qui a l’air très beau ! C’est un mélange entre plusieurs techniques graphiques mais ça rend vraiment bien. Et puis l’histoire a l’air un peu perché donc ça m’intéresse !

Le jeu n’est pas disponible ni même sur steam mais hâte !

Add a Comment

You must be logged in to post a comment