Recommandations culturelles du mois de novembre 2022

Musique

Maddrigal

Maddrigal est un musicien que je vois passer sur les lives de Souris de Coton. J’ai trouvé ses morceaux plutôt intéressants donc je vous partage son travail.

Son link tree : https://linktr.ee/maddrigal et son bandcamp : https://maddrigal.bandcamp.com/

Art

Gvanaka

C’était le mois des drawtober (que j’ai moi-même abandonné très vite, je le sentais pas cette année, et j’ai bien fais).

Gvanaka non plus ne termine aucun défi de ce genre mais c’est pas grave ! Le peu de dessin d’une série qu’il fait est toujours travaillé et imaginatif. Il a fait une série sur des pokemon/sorcier et une sur des épées. Très très chouette travail, haut en couleur et en créativité !

Son instagram : https://www.instagram.com/gvanaka/

Littérature

You’re not listening (2022) de Kate Murphy

Prêté par Jihad

Livre sur l’étude de l’écoute, des témoignages de gens dont c’est le métier et d’autres non.

C’est un livre très ambivalent. Je pense que si on n’écoute pas de base, on ne pourra rien tirer de ce livre car il n’y a très peu voire aucun conseil pratique. Ou alors les conseils sont trop compliqués à mettre en place si on ne sait pas faire. Poser les bonnes questions, savoir ne pas rebondir, tout ça, ça ne s’apprend pas en lisant des témoignages. Je n’ai pas compris à qui s’adressait ce livre car si on écoute, on n’apprend rien à part ce que l’on sait déjà.

Alors on peut apprendre qu’écouter, ça demande beaucoup de ressources et d’énergie, que très peu de personne écoute réellement et que peut-être le fait que personne n’écoute donne ce sentiment de solitude que l’on ressent.

L’écoute c’est aussi être curieuxse de l’autre. Ne pas avoir de préjugé, ne pas vouloir combler les trous avec son expérience.

L’intro est un très joli “c’était mieux avant”, à base de culpabilisation du téléphone et des réseaux sociaux. Ça porte du vrai, je le cache pas mais c’est pas la seule chose qui explique que les gens n’écoutent pas. 

Écouter est une vraie habileté que certain·es ont plus facilement que d’autres et qui doit s’apprendre lentement. Mais ce livre ne vous l’apprendra pas.

Le quartier sans soleil (1929) de Tokunaga Sunao

Le quartier sans soleil relate, d’après l’expérience de l’auteur, de la grève des imprimeries de Tokyo et des mouvements prolétaires du Japon au début du 20e siècle.

Sunao Tokunaga est un prolétaire pauvre, communiste, qui a participé à des grèves et qui a réussi à se faire publier. Il fait partie de ce mouvement prolétaire japonais qui a eu une grande importance entre 1900 et 1940. N’étant ni noble, ni bourgeois, le fait qu’il eut été publié et exporté dans d’autres pays à cette époque, est un miracle.

C’est un roman extrêmement bien écrit. Il y a des phrases très belles, des comparaisons astucieuses avec la nature et des descriptions claires et rapides pour bien se situer. L’intrigue est claire, même s’il faut s’accrocher pour tous les personnages et fonctions (relatant parfaitement de la hiérarchie japonaise à tous les niveaux). 

L’histoire n’est pas drôle. C’est basé sur du réel, et sur des conflits, donc ça ne se passe pas très bien. Cela décrit bien le pouvoir exercé sur les populations, le rapport violent avec la police et le manque de ressources (nourriture, argent, bien) pour celleux qui osent se rebeller contre l’ordre établi et les gens de pouvoir.

Un roman très chouette, dont le récit pourrait avoir été écrit hier tant les choses semblent similaires. Comme quoi, rien n’a beaucoup bougé depuis plus d’un siècle.

Cinéma

The Woman King (2022)

De Gina Prince-Bythewood

Avec Viola Davis, Thuso Mbedu, Lashana Lynch

The Woman King parle des Agojié, une armée de femmes guerrières, qui protègent le royaume de Dahomey au XIXème siècle en Afrique de l’Ouest. Le film se concentrera sur l’opposition du Dahomey avec Oba, un chef de guerre voisin.

J’ai trouvé ce film extrêmement fort et puissant. Je m’attendais à rien quand j’y suis allée, l’affiche m’intriguait mais je n’avais rien entendu sur le sujet avant. J’ai pris une grosse claque. 

Le film arrive à traiter à la fois du féminisme en passant par l’afro-féminisme, de la lutte raciale vu que le contexte est en plein esclavagisme et du profit que les blancs ont fait sur les peuples d’Afrique et de sexisme. Avec tous ces thèmes, le film est parfois dur et difficile. Car il ne prend pas de détour. Il y a des choses qui sont dites, montrées, exprimées. Ce qui rend l’expérience et la résilience de ses femmes encore plus fortes. J’ai envie de dire normal car c’est deux scénaristes femmes et une réalisatrice. Comment parler mieux de ses sujets qu’avec des concernées à la tête du projet ?

Le film est basé sur le modèle des tragédies grecques, ce qui n’est jamais sans me déplaire quand c’est bien fait et j’ai trouvé ça bien fait. Mais j’ai vraiment l’impression d’être complètement fan de ce film. Il doit avoir des défauts mais je n’ai été que touché par cette histoire. Il y a sûrement aussi plein de défauts historiques dedans mais ça m’a fait plaisir de voir une histoire sur des femmes et surtout des femmes noires et se déroulant en Afrique. On voit trop peu de récits de ce genre sur cette période, dans ces lieux, sur ces sujets. 

Et bonus, tout le monde est beau dans ce film. Les femmes sont magnifiques et si puissantes. Les mecs ne sont pas en reste mais tellement éclipsés par la force des actrices qui portent leurs personnages. Et on ajoute à ça des costumes splendides et vous avez un film à la fois beau et intéressant. Le fond et la forme.

Gros coup de cœur du mois !

Fire of Love (2022)

De Sara Dosa

Vu avec Jihad à l’ouverture du Festival Pariscience à Paris, Fire of love est un documentaire qui relate la vie des deux volcanologues Katia et Maurice Krafft, des sommités dans leur domaine et qui ont permis de sauver beaucoup de vie grâce à leurs explications et leur pédagogie.

Je ne connaissais pas les époux Krafft avant, peut-être que j’ai vu des interviews ou des docu d’elleux mais sans m’en rendre compte quand j’étais petite. Leur vie est passionnante et leur couple fascinant, tous les deux fan absolus des volcans au point d’aller camper deux semaines dans un cratère en activité.

Iels ont littéralement dédié leurs vies à comprendre et expliquer les volcans au grand public. Ils ont permis de sauver des vies en expliquant aux gouvernements comment un volcan tue et comment sauver leur population si celui-ci se réveille. 

Iels sont vraiment très drôles et casse-cou à la fois. On les voit cuire des œufs sur de la lave, marcher dans celle-ci, s’approcher au point de se manger des scories sur la tête. Bref, à plusieurs reprises, j’ai été choqué de leur audace. C’est aussi chouette de voir que leur couple tenait le coup, de voir la complicité entre elleux tout ça grâce au pouvoir d’attraction que les volcans exerçaient sur elleux. Chacun·e a sa manière, ils étaient ensembles pour les volcans.

Un très joli documentaire sur un couple pas banal mais néanmoins important !

Jeu vidéo

Trek to yomi (2022)

De Leonard Menchiari & du studio Flying Wild Hog

Édité par Devolver Digital

Hiroki récupère le domaine de son maître après la mort de celui-ci (et parce qu’il a épousé la fille de ce dernier) et a juré de protéger tout ça. Sauf que, son égo va lui faire tout perdre. Il va alors descendre à Yomi pour se racheter.

Enfin, je crois que c’est l’histoire parce que le jeu m’est tombé des mains. C’était beaucoup trop linéaire pour moi. Trop répétitif aussi avec un système de combat pas incroyable, où j’ai eu du mal à faire tourner mon perso pour qu’il attaque dans les deux sens. Car la bagarre se fait en vue du côté gauche-droite donc il n’y a pas mille mouvements à faire et pourtant, changer de sens est compliqué.

Le point positif de ce jeu est bien sur la beauté du rendu. Le noir et blanc et le fait que tous les tableaux soient figés permet au studio de faire de beaux plans. Donc oui, on se prend une claque visuelle mais comme le gameplay ne suit pas, c’est compliqué de continuer. Et l’histoire aussi n’est pas assez intéressante pour pousser. 

Ah oui, et j’aime comment le jeu et les médias tentent de lier ce jeu à Kurosawa sans aller plus loin que l’esthétique visuelle. Mais on n’en parlera peut-être plus tard de ça.

L’autre avantage du jeu est les collectibles que l’on ramasse et qui donnent des éléments sur la mythologie liés au monde de yomi. On peut en apprendre plus sur Izanagi et quelques yokai, donc ça, c’est sympa.

Mais voilà, la proposition n’est pas assez finie ou intéressante pour me pousser à aller jusqu’au bout. Dommage !

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