Bouddha dans la forêt

Le Einfühlung, « ressenti de l’intérieur ».

[caption id="attachment_1728" align="alignleft" width="369"]Bouddha dans la forêt Bouddha dans la forêt[/caption] Je suis empathique. Mais ça va.

Pourquoi aborder le sujet maintenant ?

Parce que récemment une jeune fille s'est fait poussée sous un train à 50m de chez moi, dans ma gare RER. Si je n'avais pas d'empathie, j'aurai été choquée comme tout le monde et basta. Mais l'empathie t'empêche de dire basta. Depuis vendredi, j'y pense sans cesse. Je me pose toujours les mêmes questions "qu'a t-elle ressenti ?", "a quoi pense t-elle ?" ou "comment l'aider ?". Parce qu'en ce moment, la période est très triste pour pleins de mes amis. Rupture, accident, maladie et j'en passe. Tous s'est abattu en moins d'une semaine. Parce que dans deux semaines, ça sera le premier anniversaire de la mort de mon grand-père. Et parce que c'est la pleine lune :) ou pas. Bref. ...

Blablabla

Depuis que je ne suis plus en couple, plus en quête de le reconquérir, plus déprimée, je me suis rendue compte que j'avais remplacé cette présence par mon expression virtuelle. Comme si l'approbation que je cherchais chez mon copain s'était transformée en approbation chez plusieurs personnes différentes et parfois même inconnues. Comme si ce que je racontais à une seule personne avant, devait maintenant être entendu par tous. Les gens en couple ne se rendent plus compte ce que c'est de n'avoir plus une seule référence, une seule personne qui est censé t'écouter. Moi qui ne racontait jamais rien à personne de mes tristesses, ou seulement à l'élu de mon cœur. Mes amis ne comprenaient pas que je parle pas. Et je m'y suis mis, j'ai appris à me livrer, j'ai appris à faire confiance. Et je me suis retrouvée piéger dans ce besoin d'épancher mes pensées sur mes proches. J'ai eu jusqu'a 10 confidents. Je parlais tout le temps, en boucle, toujours de la même chose. Je savais qu'il fallait que je change de sujet. J'avais lu que parler revient à ressasser, donc c'est pas la meilleure solution au final. ...