Corporate

Bonjour mes petits salariés ! Aujourd’hui, on s’attaque au gros morceau qu’est Corporate. Pour moi qui ait un peu touché toutes sortes de boîtes, ce film est un passé qui peut faire mal. Pour le moment, je n’ai pas d’entreprise, à part celle de faire un travail que j’aime en direct avec mes clients. Corporate réunit tout ce que la société fait de pire à mon sens.

Didier Dalmas harcèle Emilie Tesson-Hansen (Céline Sallette), RH du pôle finance chai pas trop quoi. Il est tellement à bout qu’il finit par se suicider dans la cour de son entreprise. Emilie va tout faire pour ne pas être la seule engloutie par le monstre qu’elle a elle-même créé un an plus tôt.

Corporate de Nicolas SilholLe film commence par « les personnages sont fictifs. Les méthodes de management sont réelles ». Le ton est donné. L’histoire est bien trop réelles, Orange, … que la 1e moitié du film m’a été très dur à voir. Dès les premières minutes, je me suis demandée pourquoi je m’infligeais ça.

On en vient à se demander où a commencé le serpent et où est la queue qu’il se mord. C’est douloureux, c’est pesant. Aussi bien par ses personnages qui n’ont plus d’âme, plus d’émotion que ces protocoles sans vie, mécanique. Puis peu à peu, l’héroïne qui suit la trame du film au même rythme, retrouve ce qui manque aux entreprises : le sentiment.

Le parallèle est très bien fait avec un papier qui montre les phases de deuil d’un salarié après une annonce brutale. Sur la feuille, on lit très vite « émotion (non) ». Tout est dit.

Heureusement que la vie et le salut d’Emilie se trouvent dans le personnage de Marie Borrel, inspectrice du travail. Au départ, placé contre ennemi, celle qui va la faire tomber, Emilie se rend vite compte que ses ami-es ne sont pas celleux qu’elle croit. L’humanité et l’intérêt de l’inspection du travail lui apparaît. Elle comprend ses erreurs. Toute la fin du film sera d’en expier un maximum quitte à tomber.

Les acteurs sont terrifiants dans leur rôle. Céline Sallette en RH rigide et froide, manipulatrice est glaçante ; idem pour Lambert Wilson qui nous offre un responsable dénaturé de sentiment. Les collègues sont divers et variés pour nous proposer toutes la diversité des réactions. J’ai bien aimé le rôle du mari d’Emilie, sorte de soupape pour l’héroïne mais aussi pour nous.

Le film est claustrophobique. Tout comme l’entreprise qu’il dépeint, cela donne mal au ventre et au cœur. Je pense que son objectif est rempli. Pour le pire.

Portez-vous bien.

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