La veillée de Patrick Baud et le réveil de mon courage

Bonjour à tous mes petits êtres sensibles ! Je ne pensais pas qu’en prenant une place pour La Veillée que j’avais adoré en vidéo, j’aurai tant de choses à raconter ensuite.

Cet événement est organisé par Patrick Baud (le créateur d’Axolot) et Damien Maric. Le principe est simple : des personnes montent sur scène pour raconter un moment de leur vie ou leur vie, des vies ou des aventures pas banales. Vous pouvez aller voir l’édition précédente et surement celle que j’ai vu hier sur la chaîne Youtube de la Veillée.

Pour pouvoir raconter comment s’est déroulé ma soirée (car oui, je vais raconter ma vie, vous pouvez fermer dès maintenant si ça ne vous titille pas), je dois vous raconter comment j’étais avant (et comment parfois je me vois encore).

Avant, genre jusqu’à 18 ans, j’était extrêmement timide. Du genre petit fantôme. Aller chercher du pain à la boulangerie relevait plus du parcours du combattant que d’une banalité. Les adultes me passaient devant puisque je n’étais pas capable de dire que j’étais devant et que surtout que j’étais dans cet p***** de file d’attente. J’ai longtemps été comme ça et puis grâce à mes ex et à mes connaissances et à mon avancée dans le monde, j’ai appris à avoir confiance en moi, à ne plus me faire doubler dans des files d’attente et à pouvoir acheter du pain sans me ronger la main pendant 20 min avant. Une victoire déjà pour moi ! Mais entre aller à la boulangerie et discuter avec des inconnus, j’avais encore du chemin à faire. Un chemin que j’ai visiblement parcouru sans m’en rendre compte. Un chemin qui m’a pété à la gueule hier soir. Teasing de fou !

Lundi soir. Je vois passer un post Facebook qui m’indique que La Veillée se déroulera demain soir (donc mardi). Je ne sais pas pourquoi je clique pour voir s’il reste des places. Il en reste. 12€. Mais je serais seule pour y aller. Dans mon cerveau grosse discussion pour savoir si on pourra (moi et mes multiples facettes) faire face à la solitude pendant si longtemps et en public. J’achète ma place.

« Allez ma grande ! Advienne que pourra ! Il est temps de se faire plaisir, pis y’aura Patrick Baud en vrai sur une scène ».

Mardi. Longue journée mais calme journée. Je travaille tranquillement, je vais à mes rendez-vous tranquillement, je me promène car j’ai un peu de temps. 18h20. J’arrive au théâtre. La file d’attente est en vrac car c’est un placement libre. J’arrive à demander à quelqu’un comment cela se passe « Y’a pas file, faut attendre ici ». Passons les détails, j’arrive à bien m’installer, j’arrive même à demander à des gens derrière moi de me garder mes affaires pour que j’aille aux toilettes. Double victoire. 19h. La Veillée commence. L’ambiance se fait tout de suite. Les histoires sont toutes plus passionnantes ou émouvantes les unes que les autres. Jusqu’au grand final, presque improvisé, venant des tripes, qui émut la salle aux larmes.

20h30. Fin de l’événement, nous sommes invité-es à venir discuter avec les intervenants. Imaginez que votre star à vous ce n’est pas Brad Pitt ou Scarlett Johansson mais Patrick Baud et qu’en plus, vous vous dites que vous avez grandi, vous n’avez plus peur maintenant, la timidité a été apprivoisée, que c’est du passé et que vous avez blagué sur le fait de faire un selfie avec cet homme avec vos ami-es. Bref, faut y aller ! Allez lui parler, dire quelque chose. Prendre son courage à deux mains comme on dit, ce n’est qu’un homme après tout, pourquoi en faire un montagne ?

Et c’est bien ça qui m’a revenir dans la tronche juste après. Mais j’y arrive. Je me fais discrète, je ne sais pas m’imposer (d’ailleurs, ne me dites jamais « allez vas-y, prends la place » car je vais me braquer, j’ai besoin de mon temps pour faire les choses). Je me coince dans un coin mais je suis visible. Patrick Baud qui discute avec quelqu’un me salue. La panique s’installe directement. J’ai beau me répéter que tout va bien, pas besoin de stresser, personne ne va me manger, j’ai le cœur qui bat la chamade. Je laisse passer 2-3 personnes encore, le temps de me stabiliser un minimum. Puis enfin, c’est à moi. Je dois bafouiller plus que de parler (non, en vrai objectivement je pense que ça a dû aller, un peu cheloue que normal mais pas de catastrophe). Je discute un peu, je fais un compliment en rougissant à moitié. Je ne fais pas de photo car je trouve ça déplacée en vrai. Ça aurait cassé le moment en plus. Je n’ai pas besoin de prouver que je lui ai parlé mais c’est un autre sujet.

 

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Et me revoilà dehors, en ayant l’impression d’avoir fait un exploit inimaginable. J’ai toutes mes cellules crispées d’avoir tenue, d’avoir voulu être calme et sereine. A ce moment, vous devriez vous dire que je devais être trop contente. Et bien non. J’ai eu une avalanche de sentiments qui me sont tombés dessus telles les chutes du Niagara. Entre « wow, mais tu l’as fait !! Tu t’es pas enfuie, tu as parlé à quelqu’un que tu apprécies« , « t’as dû avoir l’air un peu con« , « pourquoi t’as paniqué à ce point ? Il est comme toi » et « heureusement que tu avais une « excuse » pour lui parler sinon t’aurais pas eu le courage« . Sachant que j’ai lancé à l’univers de rencontrer quelqu’un qui me touche encore plus, je me rends bien compte combien le chemin à parcourir pour être calme sera long et peut-être n’aurais-je pas le temps d’y arriver à temps (si cela se réalise bien sur). Je pleure pour lâcher toute cette pression que je me suis mise seule mais aussi car je me sens con de trouver ça extraordinaire mais en même temps ça l’est ! Je reviens de loin sur ce point, je devrais jubiler et me sentir grande et forte mais non, la vie n’est pas si simple.

Pendant 40min, je marche dans Paris, je fais Saint-Lazare – Châtelet à pied car je ne peux pas prendre le métro. J’ai besoin de me calmer, de voir toutes ses émotions tourner comme une tornade dans mon esprit, les voir toutes. Pendant une seconde, je souris parce que j’ai réussi à faire ce que je n’aurais pas pu faire avant, la suivante je fais la tronche car j’ai mis des gens sur un piédestal et c’est ce qui me bloque. Si j’ai un conseil de cette expérience serait de ne jamais mettre les gens plus hauts qu’ils ne le sont. Ils ne sont que des hommes et ils n’ont pas besoin d’être vu de si haut. Même ce cher Patrick Baud, qui, je pense, à une nature humble et accessible (je ne le pense pas, je l’ai vérifié ça), alors ce n’était pas lui rendre service que de le voir si éloigné de moi.

En tout cas, maintenant que je suis calmée, je me félicite d’avoir réussi à discuter avec des gens, je me dis qu’il faut encore que je travaille sur ce problème de confiance mais que j’en ai parcouru du chemin, qu’il se voit et me rend la vie plus facile et plus drôle et vivante. Je suis ravie d’avoir été à la Veillée tant par son contenu, sa cohésion, l’ambiance qui y régnait et pour ces émotions partagées. Je suis assez fière que des gens de ma génération et un peu au dessus organisent ce genre d’événement. Nous ne sommes pas les jeunes sans avis et sans vie décrient dans les journaux. Nous sommes unis et sensibles et juste pour ça merci Patrick Baud (et Damien Maric) d’avoir crée la Veillée. Pour être au courant des prochaines dates, hésitez pas à suivre l’événement sur Facebook car vraiment ça mérite sa soirée !

Portez-vous bien ! Et sortez de votre zone de confort, pour le meilleur et le pire mais surtout le meilleur !

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