Le glacier a fondu, les épines restent

Pour moi, il y a plusieurs types de cœur :

• Les cœurs normaux. Ceux qui envoient et reçoivent de l’amour. Ont une faible protection, une protection juste contre les agressions de la vie.
• Les cœurs « glaciers ». Ceux qui vivent en eux. Plus on s’approche plus on ressent ce froid gigantesque qui les entourent. Parfois la glaces fond et on peut sentir le coeur qui bat derrière; mais si vous y mettez la main en espérant avoir gagné, retirez la vite avant que le glacier ne revienne et l’on devra vous amputer. On perd souvent contre le glacier.
• Les cœurs « rosier ». Les rosiers ont des épines pour se protéger. On peut sentir l’amour qui sort de ce coeur mais on ne peut pas lui rendre celui-ci. Les épines vous empêchent d’approcher. C’est frustrant de ne pouvoir atteindre quelque chose d’aussi proche.
• Les cœurs « d’acier ». Recouvert de plaques de taules, on ne sait jamais quand il aime ou pas. Ils sont neutres dans le sens positif et négatif.

Beaucoup de types de cœurs avec plus ou moins chaque configuration. Je suis un coeur d’épines. Je m’amuse à la comparer à Bowser. Personne n’arrive à percer ma ligne de défense, à moins d’y mettre le temps. 1 an. Et encore ce n’est pas une constance.

Alors imaginez mes épines et un glacier en même temps. Ça donne un coeur anesthésié. Mais au moins on vit calmement et sereinement. Plus rien ne vous atteind. Plus de problème, plus de ressassage. On vit au jour le jour. Les amitiés vont et viennent. On s’en fiche. Les amours vont et repartent aussi tôt.

Et enfin quelqu’un vient foutre un coup de pied dans le glacier qui s’effondre. Le coeur ressent à nouveau le froid extérieur, les émotions affluent. On a peur, on ne sait plus gérer la tristesse, la joie. Le monde nous paraît hostile à nouveau. On était bien dans sa cosse gelée, à l’abri.

Et après revient l’amour. L’amour inconditionnel. Celui qui te fait déplacer les montagnes, dévier les rivières et arracher les étoiles. Mais cet amour est diffus, pas uniquement centré sur une personne mais sur ceux qui comptent. Ceux qui restent après les orages.

On est heureux de les connaître, triste de ne pas les voir assez, mélancolique des moments passés et curieux des instants futurs. On voudrait les protéger de tout. On voudrait être leur bonne étoile. Mais ça c’est trop pour un si petit corps. Alors on les accompagne dans leur orages personnels et on espère rester toujours là.

Il aura fallu 21 ans pour que je sache faire la différence entre copains et amis. Je ne compte pas les perdre. Tous différents mais tous importants.

N, S, JY, C, C, S, N, L, C, J, A, G.

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