Le vampire est un monstre très prisé dans l’imaginaire mondial. Mondial ! Dans nombre de cultures, un homme qui sirote tranquillement le sang humain est présent. Mais je me concentrerai sur la version la plus proche de notre culture chrétienne occidentale.
Il est celui dont l’âme est immortelle mais qui doit en payer le prix fort. Être de la nuit, plutôt classe et inquiétant, il veille dans l’obscurité à la recherche d’une proie. Mais le vampire est surtout un symbole de ce que pourrait être l’homme mauvais dans toute sa splendeur. C’est un monstre plus proche de l’homme qu’il n’y paraît. C’est parti !
L’origine du mythe
Le vampire le plus connu (bien malgré lui car la légende part de son histoire) est Vlad III Basarab dit l’empaleur. Noble de la région de Valachie en Roumanie, il lutte vaillamment contre les Turcs. Cela aurait pu en rester là mais notre ami a une petite passion du dimanche. Il empale ses ennemis sur de grandes pics pour son plaisir. Voilà, toi tu aimes regarder des séries pépouzes sur ton canap, bah, lui, il aime entendre les cris de douleur d’inconnus. Voilà. Bon et notre bon Vlad ne s’arrête pas en si bon chemin puisqu’il empale aussi les infirmes et les pauvres de sa propre région. Voilà. On s’étonne pas si son autre surnom, Drakul, signifiant diable ou dragon en roumain, devient l’origine du terme Dracula. Bram Stoker, l’auteur de Dracula (ce n’est pas le premier à inventer un vampire dans la littérature mais on va dire un des plus connus), s’intéressa à ce personnage pour décrire son être immortel.

Le vampire a été longtemps un stéréotype avec toujours la même ganache : teint blafard, habillé de noir, d’une cape parfois, de longues dents blanches, des valises sous les yeux et plutôt bruns en général. Mais ce physique se modifie au fur et à mesure du temps, en même temps que l’on s’abroge de son côté monomaniaque. De même que ces caractéristiques de pouvoir ou de faiblesse qui varie en fonction du temps et de l’auteur.
Pour la liste que je vais suivre, je me base sur le roman de Stoker Dracula. Donc ! Le vampire a habituellement une force surhumaine, peut parler et se transformer en loup, en chauve-souris (le métro il connaît pas), il a un lieu psychique avec ceux qu’il a mordu (on verra ensuite les différents types de vampires). Comme nous l’avons vu dans les miroirs, le vampire a pour caractéristique de ne pas se refléter dans ces objets. Le vampire est aussi photosensible, le soleil lui brûle l’épiderme. Ainsi on cantonne physiquement, l’être dans le royaume de la nuit. Mais certains films ont bien détourné ce petit problème, suivez mon regard. Coucou Twilight !
Il craint les crucifix, l’ail (alors que c’est délicieux) et les hosties (je vois bien quelqu’un se battre avec des hosties maintenant). Et Bram Stoker ajoute deux détails ma foi fort amusants : il ne peut traverser les cours d’eau #randonnee et ne peut entrer quelque part sans y être invité #RefoulerAlEntree

Le vampire est au départ laid pour bien montrer qu’il est rongé par sa bestialité (finesse psychologique de l’époque quand tu nous tiens). Mais ensuite Vampire is the new sexy, le vampire est considéré comme étant noble, de sang princier. D’ailleurs, beaucoup de films considèrent qu’il y a deux types de vampire : les sangs purs et cette idée de noblesse du vampire et les vampires de second rang, je vais les appeler comme ça. Dans le premier cas, le vampire est né vampire ou a été mordu par un sang pur, faisant de lui un être parfait et entièrement voué à la cause vampiresque, si une telle cause existe. Alors que dans le second cas, les vampires sont des êtres mutants, impurs, n’ayant pas tous les avantages des autres, sont dépendants de la volonté d’un maître.
Le vampire est un des monstres à avoir été apprécié du 7e art. C’est le personnage le plus adapté au monde avec 272 apparitions cinématographiques BINGO. Il a beaucoup de sens caché, un sexuel, un religieux, un sociétal ou encore un psychologique.
La sexualité du vampire
La sexualité est représentée assez tôt où l’on remarque que les victimes de Dracula sont des femmes. De la dépravation des femmes de bonne famille par un être abject, il n’y a qu’un pas. Deuxième indice : la morsure. Dracula ne mord pas n’importe où, il mord dans le cou ce qui fait penser à un baiser d’un amant, un baiser un peu plus osé que la bouche. Les femmes deviennent à leur tour des tentatrices perfides, que l’on peut comparer à des succubes modernes.
Instant misogyne. Dracula a souvent un pouvoir hypnotique et les femmes tombent comme des mouches à ses pieds. En gros, les femmes sont faibles et si peu chastes qu’elles tombent facilement alors que les bon gros macho euh homme, eux, ils sont là pour arrêter cette perversion. C’était l’instant misogyne.
Créatures liées à la religion
Passons aux côtés religieux de la bestiole. Le vampire est perverti, c’est un avatar du diable, un pêcheur, un mec pas cool. #teampascool. Il s’attaque aux bons chrétiens en leur volant leur femme #teamMechantRendMoiMaMeuf. C’est un tentateur, un mec qui aime le plaisir de la chair dans tous les sens du terme si tu vois ce que je veux dire. Bref. Il faut vraiment le ramener dans le droit chemin et surtout bien s’écarter du sien sous peine de devenir comme lui. C’est ce qu’il se passe quand il mord. On devient comme lui mais surtout on devient son esclave, même métaphore qu’avec celle du diable.
Comme arme contre cette bête démoniaque, un tas d’arsenaux religieux comme nous l’avons vu plus tôt : crucifix, hostie auquel on ajoute bible, eau bénite, pieu. Des armes de Dieu et sanctifié contre le malin.

L’aspect sociétal : la gangrène
Le thème sociétal que revêt le vampire est celui de l’étranger qui gangrène un pays. Il est associé à une sorte de peste qui s’étend. De plus, dans les adaptations modernes du vampire, ceux-là ne se cachent plus au fond d’une région perdue de roumanie, non, ils vivent parmi nous ! Rock-star, dirigeant ou encore lycéen, ils vivent comme des humains, ce qui les rend plus dangereux car peu détectables.
L’être immortel que l’on envie
Et enfin le thème psychologique, qui fait du vampire le monstre le plus proche de l’homme. L’homme rêve d’immortalité, sa mort lui fait peur et il rêve de s’en affranchir. L’immortalité a un prix : ce sera celui du sang. Le vampire peut soit être vu comme un mort qui a besoin des vivants pour le rester encore un peu soit comme un être qui vole la vie et l’âme des autres pour augmenter sa propre longévité.
Mais qui dit proche de l’homme dit aussi sensible. L’évolution notable des vampires est leur sympathie grandissante. Certains vampires ne sont pas heureux d’être des buveurs de sang, ils regrettent leur geste, trouvent des alternatives au sang humain #végane, veulent vivre normalement au sein de la société, sont les héros des films qui leur sont consacrés. Vous avez, bien sûr, reconnu Twilight. Une évolution en lien avec celle de la société. Le vampire n’est pas le diable que l’on voulait décrire, il ne pervertit plus vraiment, parfois même il offre l’éternité à qui veut le suivre voire même choisi qui deviendra un sur-homme.

Le vampire est fascinant car il est le reflet de l’âme humaine, de ses peurs et parfois de ses perversions. Venu du fond de la roumanie jusqu’à la cour lycéenne des US, le vampire traverse les âges, immortels et puissants. Tant que l’homme n’acceptera pas sa mortalité, le vampire a de beaux jours devant lui.
Cet article est à présent terminé. J’espère que ce travail vous a plu. N’hésitez pas à partager l’article ou la vidéo, ça fait scintiller un vampire dans le monde. Je vous dis à bientôt, portez-vous bien et ouvrez l’oeil !
Quelques films de vampires
- Blade Stephen Norrington (1998)
- Priest Scott Charles Stewart (2011)
- Underworld Len Wiseman (2003)
- Twilight : fascination Catherine Hardwicke (2008)
- Supernatural McG (2005)
- Only lovers left alive Jim Jarmusch (2014)
- Entretien avec un vampire Neil Jordan (1994)
- Dracula Francis Ford Coppola (1992)
- Van Helsing Stephen Sommers (2004)
- Preacher Seth Rogen et Evan Goldberg (2016)
- Dracula Untold Gary Shore (2014)
- Hôtel Transylvania 2 Genndy Tartakovsky (2015)
- Dracula Tod Browning (1931)
- Penny Dreadful John Logan (2016)
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- Comment le vampire est devenu une rock-star sur Slate
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