Cet article fait parti d’une triologie (puis d’un épisode complèmentaire) sur les couleurs. Beaucoup de symboles seront interdépendants.
Vous pensez que le blanc n’est que la couleur des gentils ? Que le vert ne porte que la nature comme symbole ? Ou que le bleu n’a été qu’une couleur positive ?
Je crois qu’un petit tour du côté des couleurs s’impose !
Les symboliques des couleurs sont l’archétype même du symbole. Un symbole porte souvent en lui deux états complètements opposés. Comme la pièce et son revers, l’épée et son tranchant.
Les couleurs, nous allons le découvrir, ne sont pas exclues mais surtout sont extrêmement explicites sur ce concept du tout et son contraire.
Et dans chaque culture, on ne donne pas les mêmes symboliques aux couleurs, bref, c’est un bazar mais une fois que l’on comprend leurs symboles, regarder un film devient beaucoup plus parlant !
Allez c’est parti !
Le blanc, couleur des gentils
Le blanc est la couleur du bien, des “gentils”. Dans la culture occidentale, le blanc est symbole de pureté, chasteté. C’est la couleur du règne minéral.
Dans le Seigneur des anneaux, Galadriel se présente en blanc. Puis l’image est torturée et les couleurs modifiées lorsqu’elle souhaite avoir l’anneau pour elle. De même que la classification des mages, Gandalf est le gris puis après son combat contre le Balrog, il passe « niveau blanc », bim il a gagné le rang “gros badass”.
Le blanc est la couleur du mélange, du passage d’un état à un autre (passage de l’enfance à l’adulte avec la toge blanche des Romains).
Le blanc, c’est aussi le jour. Dieu, les anges, le temps, le commencement du monde sont plutôt blancs car ce sont des choses transcendantes. C’est aussi la couleur de la sagesse, petit scarabée.
Dans d’autres cultures, on retrouve aussi un peu ce symbole dans le bouddhisme avec la méditation, le blanc est associé au silence, à l’infini. On peut donc penser par extension au désert, parfaitement illustré dans Gerry de Gus Van Saint.
C’est aussi parfois la couleur du dernier chakra, en haut du crâne, appelé “la couronne” par lequel l’énergie rejoint le divin. Pof

Et par extension de l’extension : la folie.
La folie est un état où tout peut être permis car il n’y a pas ou plus de limite. Ainsi, le blanc devient sa couleur. Que l’on souhaite faire devenir fou quelqu’un en le privant des couleurs ou que le fou lui-même se place dans un environnement blanc, cette couleur représente bien l’absence ou la totalité des possibilités données quelqu’un qui s’affranchit des règles. Mais cela peut être interprété différemment. Les autorités placent le fou dans un environnement sans couleur, sans sensation ou encore pour le mettre dans la pureté pour qu’il retrouve sa raison.
Le blanc perverti
Le blanc représente donc majoritairement quelque chose de bien, de bon, de gentil, du côté de la justice. Mais que se passe t-il lorsque le blanc va trop loin ? Que se passe t-il lorsqu’un personnage qui veut trop bien faire ou faire appliquer la loi un peu trop fermement est en blanc ? Le blanc devient alors une couleur néfaste et destructrice.
Pour contrer ça, le noir devient la couleur qui sauve, qui va avaler en quelque sorte le trop-plein de blanc. Tout ceci devient alors cynique. On ne peut plus se reposer sur les bons vieux symbolismes d’autant où blanc = bien et noir = mal. Dans Gladiator, le combat final se présente ainsi : le despote en blanc et le héros en noir.
Il n’y a pas si longtemps le blanc était considéré comme la couleur du deuil, car pour vivre, il faut avoir été mort avant. Vous avez 4h.
En orient, le blanc est encore la couleur de la mort. On peut opposer ce blanc au rouge, de la vie. Les fantômes sont blancs, les vampires cherchent à retrouver le rouge sang qui leur manque.
Mais ce deuil en blanc peut être comblé. Après le blanc vient toujours quelque chose. Alors que le noir du deuil est sans espoir. J’ai pété l’ambiance.
Le blanc est donc une couleur plutôt positive qui peut malgré tout se révéler oppressante. Mais pas aussi oppressante que son opposé : le noir
La mauvaise réputation de la couleur noire
Le noir est évidemment l’inverse direct du blanc, je pense que ça ne vous a pas échappé. Sauf en Chine où c’est le rouge qui lui est opposé.
Mais au départ, cette couleur n’est pas néfaste, elle est juste la représentation du non-être, de la non-manifestation, l’obscurité des origines.
Chez les Soufi ou les alchimistes, les êtres doivent passer du blanc au noir en passant par le rouge pour se réaliser. Le noir représente alors le retour au chaos indifférencié, à la fusion dans le tout ou le rien.
La nuit, le mal, les méchants sont représentés par cette couleur. Le mythe du chevalier blanc qui sauve la princesse des griffes d’un homme de la nuit est très présent.
Cette couleur représente la tristesse, la méchanceté, la peur. Le catholicisme lui prête les concepts de péchés, couleur de la mort et du deuil. Ils y vont pas avec le dos de la cuillère ! C’est la couleur fétiche des films d’horreur car la peur se cache dans le noir, pour mieux nous surprendre.

La couleur des héros de la nuit
Maiiiiiis il n’y a pas que l’horreur qui se cache dans l’obscurité. Comme vu précédemment avec le blanc, le noir peut aussi être positif !
Il y a aussi quelques bienfaiteurs comme Zoro ou bien entendu Batman qui revêtent cette couleur !
Ainsi Batman est en noir pour représenter au mieux l’animal qu’il incarne mais aussi pour inspirer la crainte et la peur a ses opposants. Quoi de mieux qu’un être invisible dans une obscurité totale réveillant nos peurs ancestrales ?
Mais avant d’avoir cette connotation négative, le noir est passé par le thème de sobriété des protestants, des princes, des magistrats, des pompiers et autres personnes à haute responsabilité.
Puis lorsque la couleur s’est démocratisée, elle a gagné les concepts d’humilité, de tempérance, de moderne et de chic plus récemment (Karl lagarfield).
Pour passer inaperçu, être comme tout le monde, le costume noir est un fondamental. Potentiellement oppressant dans la vraie vie véritable, il devient classe, normatif, flippant au cinéma suivant son utilisation.
Si le blanc est la chasteté et l’innocence, le noir est son exact opposé. Il fait passer la vertu du côté obscure. On ne s’étonne pas de voir Luc, dans la saga Star Wars, s’habiller en blanc puis en noir, perte de son innocence une fois que…

Et pour finir, voici trois films qui pour moi représentent parfaitement le blanc et/ou le noir :
- THX 1138, pour son utilisation du blanc et du noir de façon classique au premier abord puis renversé. Le blanc est une prison mais il couvre les “gentils” de l’histoire alors que les robots sont vêtus en noir.
- Matrix et ses parties dans le “Construc”. Le blanc étant infini, les possibilités de la machine le sont aussi, seule l’imagination peut la brider.
- Batman Begins pour sa gestion du noir et des scènes nocturnes. Surtout pour cette scène de la création de la Batcave. On retourne le symbolisme du noir qui doit faire peur en un lieu de repos et de sécurité.
Le noir est une couleur pas si néfaste que ça. Ce sont nos peurs du noir qui l’ont affublé de symboliques liées à des choses terribles. Mais il y a une autre couleur qui peut être très négatif ou bien, son contraire, c’est le… rendez-vous à l’article sur les couleurs « rouge et bleu ».
Merci d’avoir lu cet article ! J’espère qu’il vous aura plu. D’ici là, n’hésitez pas à me dire quelle scène en noir ou en blanc qui vous ont marqué ou si vous avez d’autres interprétations de ces non-couleurs ! Sur ce je vous dis à bientôt, portez-vous bien et ouvrez l’oeil !
Quelques films avec une utilisation intéressantes du blanc et du noir
- Gerry Gus Van Sant (2002)
- Vol au-dessus d’un nid de coucou Milos Forman (1976)
- Bram Stoker’s Dracula Francis Ford Coppola (1992)
- Le seigneur des anneaux, la communauté de l’anneau Peter Jackson (2010)
- Le seigneur des anneaux, les deux Tours Peter Jackson (2011)
- Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe… mais vous n’avez jamais demandé Woody Allen (1972)
- THX 1138 George Lucas (1971)
- Gladiator Ridley Scott (2000)
- Fullmetal Alchemist Hiromu Arakawa (2003)
- Star Wars – Ep IV : un nouvel espoir George Lucas (1977)
- Star Wars – Ep VI : le retour du Jedi George Lucas (1983)
- Lights Out David F. Sandberg (2013)
- Batman Begins Christopher Nolan (2005)
- Men in black Barry Sonnenfeld (1997)
- Matrix Lana & Lilly Wachowski (1999)
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