Les symboles des péchés capitaux au cinéma #1

Les 7 péchés capitaux n’étaient, au départ, que 7 vices opposés aux 7 vertus.

Mais, c’est quand même plus claquant de parler de péchés mortels que de vices. Une fois n’est pas coutume, je vais suivre la trame d’un film, plutôt connu, et désolée si vous ne l’avez pas vu, (allez le voir de suite !) pour parler des 7 péchés. Je parle bien entendu de Se7en de David Fincher.    

Ce film utilise parfaitement les 7 péchés capitaux surtout dans son dénouement. Donc vraiment, j’espère que vous l’avez vu !

Nous allons le voir les péchés n’ont pas été créés comme ça, sans réflexion. Ils ont tous un but qui sert la religion. Pourquoi ? Dans quelle mesure ? C’est parti pour le monde merveilleux du vice !

Petite précision.

Nous allons voir que les péchés et la religion sont bien souvent des choses crées pour vivre ensemble. Des règles que la communauté respecte à d’autres époques que la nôtre. Ce n’est ni mal ni bien, ce sont justes des règles. Après que vous pensiez que ces règles sont logiques ou un peu trop punitives, cela reste à interprétation mais leur finalité ne cherchait qu’à lier les gens entre elleux. D’un côté, les péchés sont des comportements qui détournent les personnes de l’aspect communautaire et de l’autre se sont des comportements humains que chacun·e a à des niveaux différents. Bien souvent, ce sont les extrêmes qui sont punis. Si vous êtes gourmands parce que vous aimez le chocolat eh bien ça va mais si vous en mangez à vous rendre malade, là c’est cela que le péché tente de nous prévenir de faire.

Bref, je ne fais pas un pamphlet comme la religion chrétienne dans ce cas-là mais bien une rétrospective pour comprendre pourquoi tel ou tel comportement n’est pas correct dans un monde où la religion était présente et comment tout cela nous est maintenant parvenu dans le cinéma.

Se7en de David Fincher

Péché de gourmandise (gula)

Commençons tout de suite avec le plus délicieux de tous les péchés : la gourmandise ou plutôt la gloutonnerie. Bon, dans le film, cela ne donne pas envie du tout.

Le péché n’est pas celui d’aimer tel ou tel aliment comme le chocolat mais bien d’en dévorer 4 plaques avant de s’attaquer à une choucroute. La nuance est souvent oubliée à notre époque, où l’on peut voir bon nombre de pub nous parler “d’oser être gourmande” pour nous faire croire qu’on est subversif·ve alors que non, en fait, ça va.

Enfin ça va pour celleux qui ne sont pas comme Grégoire 1e a nous faire tout un plat (huehue) de ce péché et qui a fait une topologie des moments où l’on pèche par gourmandise (et c’est un poil extrême je trouve) :

  • On ne doit pas prendre du plaisir en mangeant, ni même en trouvant les meilleurs mets ou ingrédients (bouffons de la merde sans goût c’est mieux).
  • On ne doit pas non plus trop manger, ou avec entrain, ou même ajouter des trucs superflus comme une sauce.

Le mec savait rire, je pense. Bref, c’est sûr qu’avec ce gentil monsieur, le péché devient tout de suite impossible à éviter si vous êtes quelqu’un qui aime manger, normalement.

Respire un coup Grégoire !

Thomas D’Aquin en remet une couche mais un peu moins hard en ne donnant que 5 façon d’être un pécheur de chair :

  • manger trop tôt,
  • trop cher,
  • trop,
  • avec trop d’impatience
  • et trop de goût.

Globalement, ils aiment pas le mot “trop”. Il modère donc son prédécesseur en ne disant que le péché de gourmandise n’en est pas vraiment un sauf si on abuse.

Maintenant, le péché de gourmandise est assez bien vu puisqu’on peut appeler celleux qu’ils l’ont un peu sont des bons vivants ou des casses-cou. Nous sommes d’ailleurs plutôt dans un monde gourmand, qui veut tout faire tout le temps.

La gourmandise est souvent représentée par une personne ayant très ou toujours faim. Mais cela ne devrait pas s’arrêter là, puisque la gourmandise peut aller jusqu’au cannibalisme. On considère souvent le cochon comme étant l’animal glouton par excellence, d’où “manger comme un cochon”. 

Les gourmand-es sont montrés comme des personnes n’ayant aucune limite que ce soit dans leur faim mais aussi leurs attitudes. Ils veulent tout essayer, tout voir, tout faire. Ce sont celleux qui ont les addictions. Etrangement, ce péché peut être attribué aux héros de toutes sortes, souvent des gens qui sont assez extrêmes dans leur façon de vivre.

Lae gourmand·e va passer son temps à chercher à se satisfaire plutôt qu’à oeuvrer pour le bien communautaire. Iel est plus concerné·e par son état personnel et sa faim souvent qu’iel n’est plus en connection avec le reste.

Chaque péché a un démon qui lui est associé : ici, cela sera Belzébuth ou Béhémoth, le prince des mouches et une sorte d’énorme bête pas très bien défini. On associe aussi la couleur orange à la gourmandise et la vertu opposé est la tempérance.

Se7en de David Fincher

Le péché d’avarice (avaritia)

Passons au 2e péché décrit dans le film : l’avarice. L’avarice est l’état d’esprit où l’on ne peut pas se séparer de ses biens matériels ou de son argent. L’Harpagon dans l’Avare de Molière est un avare pur jus. Mais pourquoi est-ce un péché que de vouloir “se priver de tout pour ne manquer de rien” ?

Pour la chrétienté, aimer l’argent et l’or n’est pas bien vu. Ce n’est pas vertueux que de dormir sur une tonne d’argent. En plus, ce n’est pas confortable. Surtout que tu le donnes pas à l’Église, cet argent. Mais l’avarice est aussi associé à la soif du pouvoir ou de l’ambition. Bouuuuh c’est mal ! Au 3e siècle après J-C, les chrétiens ont crée l’acronyme ROMA, Radix Omnium Malorum Avaritia, signifiant “la racine de tous les maux est l’avarice”. De vrais thugs ces chrétiens.

On comprend mieux pourquoi parler d’argent est encore compliqué, qu’il y a une honte d’avoir de l’argent pour certain·es et que les gens riches sont forcément des connards.

Les animaux associés à ce péché sont le renard (incompréhensible) et les grenouilles. On représente souvent les avares par la couleur doré, make sense, et le démon associé est le fils de Satan, Mammon. Rien que ça. La vertue opposée est bien sur la charité.

Eeeeeeeeet je vais m’arrêter là pour cet article ! J’espère que ça vous donne envie de connaître la suite !

Rendez-vous donc au prochain article pour encore plus de plaisir… ou pas. Partage l’article ou la vidéo !

Sur ce, je te dis à bientôt, portez-vous bien et ouvrez l’oeil !

Se7en de David Fincher

Quelques films où l’on peut voir la gourmandise ou l’avarice à l’oeuvre

  • Se7en David Fincher (1995)
  • Constantine Francis Lawrence (2005)
  • Robin des bois Wolfgang Reitherman (1973)
  • Fullmetal alchemist Brotherwood Yasuhiro Irie (2009)
  • Hannibal Bryan Fuller (2013)
  • La passion du christ Mel Gibson (2004)
  • Legend Ridley Scott (1985)
  • Les Affranchis Martin Scorsese (1990)
  • Brimstone Martin Koolhoven (2017)

Iconographie

  • Pieter Brueghel “Avaritia” et “Gula” (1557)
  • Saint Grégoire le Grand Théodore de Prague (1370)

Raphaëlle Roux

Je suis une sorte de couteau suisse du web : graphiste, illustratrice, vidéaste et photographe.

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