Cet été et presque tout le temps en fait, on a le droit à des films d’horreur à base de poupée, clowns, jouets etc.
Pourquoi détruire notre enfance leur font plaisir ? Pourquoi pervertir l’enfance fait peur ? Quel est le fuck ?
Et si, on tentait de découvrir les perversions de l’innocence de l’enfance au cinéma ? Et pourquoi d’ailleurs on ferait ça ? Mince… Je vais pas aimer cet épisode. * Soupir*
L’originie du clown
Le clown n’est pas né il y a mille ans. Il vient d’une transformation d’un autre personnage connu : le bouffon. Qui lui-même est la transformation du roi, un roi moqué et banalisé. Le bouffon a pour rôle de détourner la fonction du roi. La crainte devient du rire, l’autorité devient l’absence, la victoire devient la défaite.
Le bouffon est une part qui est en chacun de nous et qui est là pour se rappeler à nous. Il est l’autre face de la réalité. Il parle de choses sérieuses sur un ton humoristique et de choses anodines sur un ton grave. Il inverse tout. Il est l’ironie que nous ne voulons pas voir.
Il est source d’équilibre chez celui qui accepte d’être parodié par un bouffon. Le tuer, c’est reconnaître sa faiblesse face à ces parts acceptées. Le bouffon est une sorte de double, pas forcément si maléfique.
Le terme “bouffon” et son rôle sont grands, contrairement à ce que l’on pense. Il est celui que l’on rejette mais qui est nous quand même. Paradoxal ? Il est l’incarnation du racisme et de la xénophobie. En voulant se moquer des autres, on finit par se moquer de nous-même.
Le clown, entité bienveillante ou effrayante ?
Le clown apparaîtra à sa suite. L’auguste, le clown coloré, naîtra à la suite d’un incident qui aurait fait rire le public. Personne ne sait si Auguste vient du prénom de l’artiste qui aurait fait rire ou de l’argot allemand “august” qui veut dire “idiot”. Dans tous les cas, le clown lunaire, maladroit et drôle commence à devenir célèbre dans tous les cirques d’Europe. Il supplante bientôt son homologue autoritaire : le clown blanc.
La figure du bouffon ressurgit, le clown blanc n’est là que pour être parodié et moqué par l’auguste. Même si, rapidement l’auguste réussira à ne plus avoir besoin de son partenaire pour faire rire. Le mot clown vient du personnage dramaturgique “clod” qui est une sorte de serviteur gauche à la botte du diable.
On va alors pouvoir s’engouffrer dans la nouvelle tendance. Ce n’est pas vraiment Stephen King qui a créé le premier clown flippant. Déso par déso mais Victor Hugo. L’homme qui rit raconte l’histoire d’un enfant trahi et vendu. Il se fait défigurer et s’échappe de ses tortionnaires. Il va alors vivre comme forain et porté le nom “d’homme qui rit”. Lon Chaney qui incarne ce personnage dans le film éponyme de 1928, dira lui-même qu’
« un clown sous la lune n’a rien de drôle ».
Sorti de son lieu, le clown n’est pas l’entité comique mais peut faire peur.

Le règne du clown tueur
Steven King n’a plus qu’à écrire son roman, et grâce à la mini-série/films Ca, sortie en 1990, traumatiser tous les enfants sur son passage. La coulrophobie a vu son nombre d’adeptes fortement augmenté. Je n’ai pas vu la mini-série, j’ai été épargné, mais j’avoue que les clowns ne m’inspirent pas confiance. Et ils inspirent peu confiance visiblement.
Connaissez-vous John Wayne Gacy ? Ce charmant homme avait deux passions, les clowns et le meurtre. Ainsi, il pouvait aller déguiser en clown animé des anniversaires d’enfant ou perdre ces délicieuses créatures mais aussi tué et enterré 32 victimes dans son jardin. Tu m’étonnes qu’on aime plus trop les clowns.
Il y a un nombre assez fou d’épisodes de séries dédiés à ces tueurs fous déguisés en clown et leur pauvre victime coulrophobe. Supernatural et le pauvre Sam, The Mentalist et un génie des maths flippés, Bones, Charmed et j’en passe.
Si l’on reprend tous les éléments précédemment nommés, le Joker est une parfaite représentation à la fois du clown tueur mais aussi du bouffon. Il est la partie violente de Batman, il lui enseigne et le garde dans une zone de confort.
Le clown étant à la base, un personnage qui apporte du bon, du rire et des farces, il est normal que son pendant soit la pire des abominations. Le clown tueur et violent est né. De plus, son maquillage le forçant à être souriant rend son visage perturbant et inquiétant. Qui sourit avec une hache à la main ?

Mignonnes petites poupées tueuses
Après les délicieux clowns, attardons-nous sur une autre abomination des films d’horreur : les poupées qui reprennent vie.
Pour parler des poupées, il faut que je vous explique la vallée de l’étrange ou vallée dérangeante. La vallée de l’étrange est une théorie développée par Masahiro Mori, un constructeur de robot. Plus les robots nous ressemblent, plus on les déteste car on voit plus les imperfections qui nous paraissent monstrueuses. En gros, pour un robot vaut mieux être pas trop humain, ça passe mieux.
Bon et quel est le rapport avec les poupées ? Bah, c’est pareil. Les poupées sont et ont des visages humains. Elles ont le corps d’humain, si on les détruit, cela ressemble à des lésions humaines : perte d’un œil, déchirure, etc. On les identifie rapidement à des cadavres. Déjà, là, même sans possession, c’est pas glop alors la suite va pas me plaire.
De plus, nous savons que l’objet ne doit pas bouger. Il n’y a que dans Toy Story où c’est accepté. Le reste du temps, la question est “pourquoi bon dieu tu bouges ? C’est quoi ton problème ?”.
Si elles bougent, elles entrent directement dans le fond de la vallée de l’étrange aka “ça va pas le faire du tout”. Les zombies sont aussi dans le fond de la vallée. *De dana* Je m’égare.
Elles sont souvent animées par un démon, une entité maléfique ou un esprit revanchard ; vaut mieux pas leur chercher des noises. Comme pour les clowns, leur côté “enfance”, apporte de la joie doit avoir un côté négatif. Donc elles deviennent des êtres sanguinaires et tueurs. Gé-nial
Comme pour tout ce qui fonctionne, les séries ont souvent un petit épisode “poupée”. Il y a souvent un personnage fou amoureux de poupée, qui en a une large collection flippante et que bon, souvent, dans le tas, y’en a une pas claire. Gé-nial.
Dans Supernatural, Criminal Minds, Inspecteur Rex (Der Puppenmörder) ou encore dans Medium. Et je ne parle pas de la poupée tueuse la plus connue du cinéma, Chucky.

Pour conclure, les clowns ne devraient pas tant faire peur au final. Ils ne sont qu’une déformation du bouffon, qui est censé faire rire et se moquer des puissants. Le clown est donc une sorte de justicier de la blague, choisi pour nous faire rire et balayer l’égo des rois et des riches. Finalement, ils ne sont pas si terrible que ça, ils sont même plutôt sympa !
J’espère que cet article vous aura intéressé ! Partagez-le ou partagez la vidéo à vos ami-es coulrophobes ou juste fan de cinéma d’horreur. Sur ce, je vous dis à bientôt, portez-vous bien et ouvrez l’oeil !
Quelques films où un clown ou une poupée apparaissent pour nous terroriser
- Supernatural McG (2005)
- L’homme qui rit Jean-Pierre Améris (2012)
- Le bouffon du roi Melvin Frank, Norman Panama (1955)
- Les clowns tueurs venus d’ailleurs Stephen Chiodo (2009)
- The Devils’s Reject Rob Zombie (2006)
- Ça – Il est revenu Tommy Lee Wallace (1990)
- Ça Andy Muschietti (2017)
- The Dark Knight Christopher Nolan (2008)
- Dead Silence James Wan (2007)
- Cult of Chucky Don Mancini (2017)
- Jeu d’enfant Tom Holland (II) (1989)
- Annabelle 2 : la Création du Mal David F. Sandberg (2017)
- Poltergheist Tobe Hooper (1982)