Le héros ou l’héroïne ne naît pas avec tous ses pouvoirs, sa morale, bien souvent, il ou elle a besoin d’un soutien, d’une porte vers la connaissance de soi, de quelqu’un pour lui expliquer comment être.
Cette personne est bien sur le ou la mentor. Sans le mentor, généralement pas de film car le personnage principal resterait sans confiance en lui et sans savoir. Mais bien sûr, qui dit mentor positif dit aussi mentor qui tire vers le bas ou dont la parole diverge de ce qu’il enseignait à l’origine. Nous allons découvrir les différentes facettes que peut prendre le mentor au cinéma !
L’archétype du mentor
Le mentor est souvent un personnage secondaire qui aura pour but de porter et de pousser le héros ou l’héroïne au-delà de ses capacités. Il est le souffle qui propulse le héros ou l’héroïne vers le devant de la scène. Il aide le personnage principal à y voir plus clair dans son destin ou dans cette force qu’il ne maîtrise pas toujours. Il l’élève psychologiquement, spirituellement, physiquement parfois. Cela peut être dans une sphère professionnelle ou personnelle.
Le cinéma et la littérature regorgent de mentors car ce sont d’excellents personnages pour faire passer un message au spectateur ou au lecteur. Nous pouvons citer en vrac Gandalf dans les Seigneurs des Anneaux, qui nous montre que la taille ne compte pas pour accomplir de grande-chose ; Dumbledor dans les Harry Potter, qui a confiance dans les capacités des autres ; Mary Poppins, Robin Williams (oui c’est un acteur mais qui a joué au moins 2 mentors donc voilà, chut, je fais ce que je veux) ou encore Professeur Charles Xavier des X-men.

Le mentor est bien souvent quelqu’un de plus âgé que le personnage qu’il va tuteller. Ainsi il dispose d’un passé, d’une connaissance qu’il a pu tester tout au long de sa vie ou bien qu’il va pouvoir mettre en pratique avec son apprenti. Oui, le mentor n’est pas toujours celui qui a fait mais c’est toujours celui qui sait.
Même si celui-ci n’a jamais mis en pratique son savoir, il l’a et sa seule fonction est de transmettre. Certains scénarios se repose sur cet enseignement et si le héros ou l’héroïne parvient à la fin à l’incarner alors le mentor a réussi sa mission.
Cet enseignement peut se référer à une vengeance. Mais celle-ci sera alors partager par le disciple ET le mentor, le mentor n’ayant jamais réussi à se venger, ce qui va le pousser à entraîner son disciple dans cette voie. Bon, après les bons sentiments prennent le dessus et le disciple va lui-même comprendre que la vengeance c’est pas bien et ça ne ramène pas les morts à la vie.
Surpasser son mentor
On entre alors dans la troisième symbolique du mentor : le savoir est délivré mais n’est pas en adéquation avec le héros/héroïne.
Le mentor délivre donc un message, une philosophie de vie mais le disciple ne doit pas être aveugle à son mentor et doit s’en délivrer à la fin pour trouver sa propre voie.
Comme l’a dit Krishnamurti :
“Ce que je vous demande, c’est d’ouvrir votre esprit, non de croire.”
Le mentor doit ouvrir l’esprit mais le disciple doit rester maître de sa propre pensée et de tester ce qu’on lui propose et non pas seulement suivre.
Parfois donc, la ligne directrice du mentor va aller en adéquation avec les normes sociales et de celle de son disciple. Donc, là, tout va bien, on pense à des mentors positifs vu précédemment. Et parfois, les deux vont diverger. Nous rencontrons ce genre de situation lorsque le mentor va trop loin dans sa vision de la vie et veut l’imposer aux autres par la force. Il devient alors l’antagoniste du héros ou de l’héroïne et souvent son plus grand adversaire. Le disciple doit dépasser le maître pour que l’harmonie reste.

Tuer son père (ou sa mère)
Dépasser le mentor ? Tiens, ça me rappelle quelque chose en psychologie ça ? “Tuer le père” comme on dit. Cette expression a pour but de proposer à celleux qui se sentent prisonnier·ères des regards qu’ont leurs parents sur eux (avec une belle simplification “le père” pour le garçon et “la mère” pour la fille) à s’en défaire en tuant métaphoriquement leurs parents. Ils se délivrent ainsi de la pression et peuvent alors vivre leur vie comme ils l’entendent.
Pour finir avec cette psychologie de comptoir que je suis en train de faire, dans les films cela revient au même. Lorsque le mentor part en couille, le disciple doit alors rompre sa filiation avec lui et souvent, le tuer. Mais pour de vrai. On est dans un film que diable, c’est la fête du zlip.
C’est vrai, le mentor est rarement le père ou la mère du disciple. Mais souvent aussi celui-ci a pris la place du parent, du parent qui aurait dû guider son enfant dans la vie si celui-ci n’est pas parti ou mort ou absent de l’histoire, rayez la mention inutile. On trouve alors très souvent des relations parents-enfants entre le maître et le disciple. Le mentor aura un regard paternaliste ou maternaliste (ça se dit ?) sur son disciple. Le disciple, quant à lui, protégera ou luttera longtemps pour son mentor et ses idées.
C’est ainsi qu’un mentor qui trahit ses idées devient le personnage le plus dur à “tuer” métaphoriquement parlant pour le héros ou l’héroïne. Il doit alors tuer un modèle et un parent, il doit renoncer à tout ce qu’il avait et savait pour créer lui-même sa propre voix. Car le vrai pouvoir du mentor est d’offrir au disciple une voix à lui, une voix qu’il crée, une vie qu’il embrasse avec toute son âme. Putain, c’est beau !

Pour conclure sur la place du mentor dans les films ou la littérature, on peut résumer par “l’entraîneur sage”. Le mentor est la personne qui va entraîner le héros ou l’héroïne souvent moitié début de film pour que celui-ci ou celle-ci puisse accomplir son destin. Le mentor montre la voie, ouvre le chemin et délivre sa sagesse. Que le disciple choisisse ou non à la fin de suivre cette voie ou cette sagesse, celle-ci l’aura façonné et aura fait de lui ou d’elle celui ou celle qu’il ou qu’elle est à la fin du film. Le mentor est donc un personnage clé pour l’histoire mais surtout pour le héros ou l’héroïne.
Ce article est à présent terminé ! Amusez-vous à repérer quel personnage joue le rôle du mentor et ainsi vous pourrez trouver la morale qu’essaye de donner le film. J’espère que cet article vous aura plu et la sagesse veut que vous partagiez la vidéo ou l’article à vos proches pour devenir vous-même un·e mentor·esse !
Je vous dis à bientôt, portez-vous bien et ouvrez l’oeil !
Quelques films avec des mentors dedans
- Batman begins Christopher Nolan (2005)
- Kung Fu Panda Mark Osborne et John Stevenson (2008)
- Will Hunting Gus Van Sant (1997)
- Le Cercle des poètes disparus Peter Weir (1989)
- Mary Poppins Robert Stevenson (1964)
- Le Nom de la rose Jean-Jacques Annaud (1986)
- Harry Potter et l’ordre du Phénix David Yates (2007)
- Le Seigneur des anneaux : la communauté de l’anneau Peter Jackson (2001)
- Le Seigneur des anneaux : le retour du Roi Peter Jackson (2003)
- Billy Elliot Stephen Daldry (2000)
- Kill Bill, volume 2 Quentin Tarantino (2004)
- Minority Report Steven Spielberg (2002)
- X-men Bryan Singer (2000)