Ah, c’est vous ! Voulez-vous que Mamie Raphy vous raconte une histoire ? L’histoire magique du tarot !
Le tarot, dit de marseille,
Petit disclaimer : je vais me baser sur cette version du tarot. Il en existe à peu près un million avec chacun ses nuances, ses variations et ses interprétations. Donc si vous connaissez une autre version, il faudra faire vos recherches par vous-même !
Comporte 22 arcanes majeurs (les plus connus) et 4 suites de 14 arcanes mineures pour un total de 78 cartes ! Le tarot de marseille est utilisé de nos jours comme outil de divination. Et que l’on y croit ou non, c’est un très bel objet qui nous vient du moyen-âge avec un ensemble de symbolique et d’histoires fabuleuses. Laissez-moi vous conter tout ça ! C’est parti pour un épisode en 2 parties car il va en avoir des choses à dire !
Représentation du moyen-âge et du sacré
Apparu au moyen-âge, sans que l’on puisse le relier à une culture à proprement parlé, les chercheurs n’ont toujours pas trouvé de fondement à ce jeu de cartes ni à ses motifs. Mais une chose est sûre, les dessins viennent de l’art roman et représente tout ce qui est sacré et important au moyen-âge. Les trouvères et troubadours, les cathédrales ou les fidèles en amour sont les grands représentants de cet âge.
Représentation au cinéma
Le tarot, comme bon nombre d’objets ésotérique, est montré au cinéma dans son archétype le plus simple. Par exemple, les quelques rares cartes qui soient montrées sont la mort (12), le pendu (13), le diable (15) et le mat ou fou (carte sans numéro). Nous le verrons, dans le tarot, la mort n’est pas la simple mort mais bien tout un concept à prendre en compte. Mais au cinéma, on ne passe pas par une explication longue et chiante, et surtout nuancer de la chose, mais bien par son nom : la mort. Et basta. Ainsi lea spectateur·trice comprend rapidement le concept énoncé sans chercher à savoir si on ne fait pas un raccourci monstrueux. Ce qui est généralement le cas.
En plus, l’imagerie de la carte du pendu, carte X, est très reconnaissance avec son pendu et sa jambe en forme de 4. Cette imagerie est facilement reconnaissable pour les rapides connaisseurs·euses et peut introduire tout l’imaginaire du tarot et de son mysticisme à peu de coûts pour le scénariste.
Le chemin du tarot
On pourrait croire que le tarot sont des cartes déliées les unes des autres. Que chaque carte incarne un concept et c’est tout, mais comme pour l’astrologie, tout se suit et se mêle. Ainsi, les cartes du tarot représentent le chemin d’un individu. On part de l’incarnation à la libération.
Les cartes suivent d’ailleurs le chemin de vie avec 5 étapes : la naissance, l’apprentissage, le compagnonnage, la maîtrise et enfin la sagesse. Dans chaque étape, il y a donc 5 cartes dont la première peut être nommée “l’ouvreur de porte”. Ainsi, le bateleur, 1e arcane, ouvre la série “naissance”.
Les 4 archétypes
Avant de commencer à découvrir ce chemin, je dois vous présenter les 4 archétypes ou 4 modèles que sont le bâton, le denier, l’épée et la coupe. Nous verrons que ces 4 objets ou concepts se retrouvent sur les cartes mais aussi dans les arcanes mineurs.
Ces 4 objets représentent les “collèges” ou catégories de la société qui nous accueillent (enfin à l’époque bien sur). Les cartes nous accueillent au fur et à mesure.
- Les bâtons sont celleux qui fabriquent et produisent. La papesse est leur “enseigne”, leur carte maîtresse et ils sont liés à la terre.
- Celleux qui vendent ou font circuler l’argent sont liés à l’eau, et l’impératrice est leur “enseigne”. Ils sont les deniers (denier, ancienne monnaie romaine).
- L’empereur est la carte maîtresse de celleux qui défendent et gouvernent, ce sont donc les épées. Et ils sont liés au feu.
- Et enfin, les guérisseurs et les enseignants sont liés à l’air et au Pape et se sont les coupes.
Et maintenant, que je vous ai endormi avec tout ça, passons aux cartes à proprement parlé ! D’ailleurs, j’ai longtemps laissé cet épisode à la dérive car je ne trouvais pas beaucoup de films qui mettaient en scène les cartes du tarot, donc cet épisode sera plus léger niveau film. Si vous en avez que je ne cite pas, hésitez pas à partager en commentaire !

Naissance
1- Bateleur (ouvreur “naissance”)
Le bateleur vient de voir le jour. Son chapeau en forme d’infini nous parle du monde d’où il vient, là où il y a tout et où il retourne. Il regarde à gauche, il est nostalgique de cet état d’infini d’où il vient.
La table a trois pieds seulement, c’est un enfant qui rampe. Il y a sur la table toute sorte d’objets, toutes les possibilités que sa vie lui offre et que l’on ne peut encore imaginer. Mais tous les possibles sont présents. Dans sa main droite, un gland, arbre de la connaissance des Druides.
Le bateleur signifie “artiste”, “créatif” voire en péjoratif “charlatan”. Avec tous les objets, il veut plaire et séduire ce public. On le prend parfois pour un magicien à cause du fait qu’il brandisse un bâton, qui peut être interprété comme une baguette magique. En anglais, il se nomme ainsi mais c’est une erreur de traduction. Il est un futur initié car il doit découvrir comment faire fructifier ses dons.
2- La Papesse
Premier modèle rencontré au cours de notre vie. Au moyen-âge, ce n’est pas la mère qui est en charge des enfants jusqu’à 5 ans, mais bien la grand-mère. Comme beaucoup d’enfants mourraient jeunes, il ne fallait pas que la mère s’attache trop vite. Pis à l’époque, la mère a énormément de tâches à accomplir, alors avoir des enfants dans les pieds, c’est pas le mieux.
Comme elle incarne les artisans et les paysans, elle ouvre la vie par la sensation du toucher, elle invite à découvrir le monde par les sens.
La Papesse tient un livre sur les genoux, elle possède le grand livre de la nature. Elle enseigne que tout est vivant. Elle porte sur la tête la triple tiare, cela représente le chemin spirituel qu’elle ouvre. Car le toucher est spirituel, oula vous êtes des coquins à penser autrement ! L’enfant apprendre donc à vivre le monde, à le découvrir par les mains, les jambes, le toucher sous le regard de sa grand-mère. Il y découvre à la fois les succès et les erreurs.
La Papesse agit donc aussi bien sur le plan physique que spirituel, dans le monde caché.
3- L’impératrice
À partir de 5 ans, l’enfant est autonome et peut donc rejoindre sa mère sans la gêner dans ses activités. Il la suit et apprend tout ce qu’elle enseigne. Deuxième modèle de sa vie, l’enfant apprend à gérer une maisonnée, l’argent, les tâches à l’intérieur et la vie de famille. Car la mère est celle qui lie le tout. Elle est l’esprit de famille.
L’impératrice enseigne donc aux commerciaux, aux marchands, aux financiers, aux banquiers, tout celleux qui touchent à l’argent et font circuler le sang subtil. Liquide, l’argent doit couler mais pas n’importe comment. Bien utilisé, l’argent n’est qu’une matière qui permet d’agir.
Ce qui est amusant est que le chiffre 3 est un chiffre actif donc masculin, la carte aurait dû représenter un homme. L’impératrice n’est donc pas une carte légère.
4- L’empereur
Entre 11 et 14 ans, l’enfant quitte sa mère pour rejoindre le monde de son père. S’il est noble, il devient page sinon il devient apprenti. Il entre dans le monde des hommes.
L’empereur et l’Impératrice ont presque les mêmes attributs. L’une porte le sceptre dans la main gauche, elle gouverne donc avec subtilité et douceur alors que l’autre gouverne avec force et autorité.
Cet arcane est celle de la masculinité par excellence. Il représente la force physique, l’ordre. Il parle aux guerriers et aux princes. Les guerriers sont celleux qui protègent le faible, dans le sens des chevaliers. Il est au service des autres. Il n’abuse pas du pouvoir.
L’enfant apprend donc à se muscler, à devenir fort, à mettre sa force au service des autres. Le chiffre 4 renforce cette idée car c’est le chiffre de la solidité et à la stabilité.
5- Le Pape
Dernier modèle rencontré, le grand-père. Une fois, musclé et aidant, l’enfant va apprendre les choses anciennes, la sagesse et la tradition. On visite le monde intérieur.
On peut voir deux petits pèlerins en bas de la carte : ils viennent demander conseil sur leur monde intérieur au pape, qui est représentant de la sagesse. On peut y voir aussi de petits enfants venus écouter les histoires et la mémoire du patriarche. Il règle les conflits et apprend à vivre en société. Le pape vient de “papa”, c’est donc une personnalité accueillante et chaleureuse.
La pape représente celleux qui soignent le corps et l’esprit : les médecins, les enseignants, les religieux puis par extension à notre époque les psychologues, les yogi et les artistes.
Il a vu les 4 modèles, l’enfant est adolescent, il peut voler de ses propres ailes et apprendre l’initiation la plus puissante de toute :

L’apprentissage
6- L’amoureux (ouvreur de l’apprentissage)
L’amour lui tombe dessus. Petit rappel, nous sommes au moyen-âge, les codes ne sont pas les mêmes que maintenant. Si vous êtes aromantique, pas de panique ! Prenez cette carte comme concept pour d’autres aspects de votre vie !
L’amoureux et l’amoureuse se pointent mutuellement le coeur et le corps. C’est la carte du 1e amour, celui qui ouvre la porte mais qui ne dure pas. La flèche de Cupidon les sépare, il y a confusion entre les désirs. C’est la carte du choix.
On peut voir un 3e personnage sur la carte : on la nomme souvent Sophia, la connaissance. L’amoureux va quitter son amoureux pour aller voir une femme plus mûre, la connaissance, le chemin intérieur et spirituel continue. Sophia est représentée de manière ingrate, car à ce moment, la douleur de la séparation rend les choses tristes et mornes. L’amoureux·se est déçu de cette fusion qui n’a pas pris.
7- Le chariot
Voici l’égo qui s’éveille. Le chariot montre un homme fier comme un paon sur son chariot, pourtant, il ne voit pas qu’il est coupé en deux, qu’il a un inconscient. La frise rouge coupe la carte en deux, et les deux parties s’ignorent l’une l’autre.
L’inconscient est représenté par deux chevaux bleus. L’un est borgne car l’intuition est timide. Les deux chevaux ne sont pas harmonisés entre eux, ils regardent dans des directions différentes : l’inconscient est chamboulé, il n’arrive pas à se mettre dans un ordre de marche. En plus, un blason les sépare.
Les roues du chariot sont à l’envers, le chariot ne peut rouler correctement. Pas de chance d’avancer correctement dans la vie avec pareil attelage. C’est le stade où le jeune adulte est fier mais pauvre de lui. Il tire dans tous les sens mais cela ne fonctionne pas, il s’ampute dans la moitié de lui-même sans le savoir. Il doit rompre avec son enfance pour avancer sur son chemin personnel.
8- La justice
La justice est celle qui va peser et trancher ce qui est à garder et ce qui doit être oubliée. L’épée va trancher dans le vif. La justice dont il est question est plutôt celle divine que celle des hommes.
On peut remarquer que la balance n’est pas droite, un coude vient troubler la peser. La justice n’est pas encore équitable à cette étape de la vie.
La justice ne sait pas encore ce qu’elle veut mais elle sait ce qu’il faut trancher. Ainsi, elle continue son travail de coupe. Le jeune adulte doit faire face à ses parents pour s’émanciper, cela peut être conflictuel. Mais il doit tenir bon. Il ne sait pas encore clairement où il va, mais il y va.
9- L’ermite
Maintenant, le jeune sait qu’il doit réfléchir à sa destinée : il va donc devenir un ermite pour tenter de trouver la réponse. Pourtant, ce n’est pas facile. Toujours blessé par la fusion de l’amoureux qui n’a pas eu lieu, le jeune tente une réunification avec les autres en passant par les groupes, la philosophie ou les sectes : tout groupe possible.
L’ermite possède une lanterne qui n’éclaire qu’à quelques pas. Comment bien voir avec une telle lanterne ? Il a aussi un doigt en moins : l’auriculaire. L’auriculaire, dans la tradition, est le “petit doigt”, doigt que l’on met dans l’oreille, qui nous raconte des trucs et ainsi, on peut rejoindre son monde intérieur. Ici, ce monde manque, il a une quête qui n’est qu’extérieur à lui. Elle est donc vouée à l’échec ou à la superficialité.
Les hachures sont nombreuses sur cette carte. De plus, le personnage semble vieux et fatigué. La quête est à bout de souffle, l’énergie circule mal. Le manteau bleu semble lourd et courbe le personnage. L’inconscient est rempli à ras-bord, il n’attend plus que d’exploser. On est au bout du 2e cycle de vie, le personnage regarde le passé.
10- La roue de fortune
La roue de fortune, et non pas de la fortune, est un mauvais moment à passer. L’instrument de cette carte est un engin de torture. On y attachait les gens pour leur briser les membres à coup de barre de fer.
C’est la carte de la remis en question qui se fait avec violence. On peut y voir des dépressions, les crises profondes. La personnalité est broyée mais si on s’en sort, on sort grandi. Il faut réajuster la conscience au monde, se réajuster.
Il y a trois personnages sur la carte. L’animal couronné au haut n’est pas stable. Il y a aussi un animal qui tombe. Son instabilité est chronique et ne comprend pas ce qui lui arrive. Il devient imprévisible. L’autre a les oreilles bouchées. On peut voir une troisième oreille, celle de l’intuition, qui écoute le brouhaha intérieur et l’explosion qui est en train de se produire. Pourtant, il souffre tellement qu’il ne peut y prêter vraiment attention. Tout est cassé à l’intérieur, il n’y a plus que du bon qui peut sortir maintenant.
La roue peut être comprise comme une invention humaine ou comme un mouvement naturel, le cycle. Pour la fortune, il faut y voir la providence, le destin.

Et nous allons devoir couper ce premier article sur le tarot ici ! Nous sommes à la moitié du chemin et c’est déjà pas mal !
J’espère que cette première partie vous aura plus ! N’hésitez pas à partager ! Plus je suis visible, plus je peux avoir l’opportunité de faire des choses plus grandes et différentes ! Et peut-être même de m’aider à en vivre ! Vous pouvez aussi m’aider sur Tipeee ou Utip. Liker et commentez sur cette première partie si vous avez des choses à ajouter sur les cartes déjà vues !
Sur ce je vous dis, à bientôt, portez-vous bien et ouvrez l’œil !