Nous revoici sur le chemin du tarot ! Nous avons vu dans un premier article les premières cartes ainsi que le contexte. Ne perdons pas de temps et continuons notre route !
Compagnonnage
On entre dans la phase du compagnonnage. On est un adulte qui commence à comprendre mais qui a encore besoin d’aide et de soutien. On a besoin d’un maître·sse pour qu’il nous enseigne encore un peu.
11- La force
La force vient à celui qui sait surmonter les épreuves. La carte représente une femme tenant la gueule d’un lion. Le lion étant un des animaux à la charge symbolique assez forte à l’époque, on comprend que cette dame a une sacrée patate dans les mains. La force se mesure donc physiquement sur cette carte mais il faut le prendre spirituellement.
Mais le lion représente surtout les pulsions, l’animalité et donc le sexe. Surtout que la gueule se tient au niveau de son sexe. La femme, la féminité, tient donc en respect les énergies sexuelles. Elle possède donc la force morale, le courage.
Cette carte se lie à celle de la Papesse qui trouve dans la douceur, la passivité une force infinie (représenté par le chemin en forme d’infini, comme pour le bateleur).
12- Le pendu
Première carte souvent montrée au cinéma et comme nous allons le voir, ne représente pas vraiment un mauvais présage au premier abord.
Le pendu est la suite direct avec la force : on a appris que la force tranquille est celle qui peut ouvrir la gueule du lion. Le pendu est suspendu dans le vent, la jambe replié dans une forme de 4. Le quatre est le chiffre du croisement. C’est la carte de la prise de décision : dans quelle direction nous allons aller ? On est au croisement des énergies, qui vont et viennent en tous sens.
De plus, suspendu dans le vide, ballotté, on se laisse doucement guider par la nature, sans chercher à pousser dans une direction ou une autre. Les choses sont renversées donc vu sous un angle inconnu. Comme il n’a plus l’usage de ses mains et pieds, le pendu ne peut qu’utiliser son corps et ses sensations pour faire face aux événements. C’est une carte qui prône la sensibilité.
On peut aussi y voir l’arbre de vie qui a ses racines dans le ciel et ses branches dans la terre.
13- Arcane sans nom (ou mort)
La mort est un thème très présent au moyen-âge. Vu le nombre de morts, il faut pouvoir transcender cet état et cette perte. Ainsi la mort, affublée du nombre 13 peut être très négatif mais aussi positif.
On peut voir la mort comme celle qui coupe tout avec sa faux. Lié au chiffre 13, chiffre du malheur, lié à la cène et à Judas, il pourrait être ce traître qui met fin à notre règne.
Mais on peut y voir aussi une sorte de renaissance. On vient de quitter le pendu qui était au croisement, si on a pris un chemin, un chemin qui nous a été offert, on peut y voir la fin de notre enfance, notre nouveau moi prêt à éclore des cendres de l’ancien. Il ne peut y avoir de vie sans mort.
14- La tempérance
Notre nouveau moi est crée, nous n’avons plus qu’à l’incarner dans toute sa splendeur mais avec tempérance !
La tempérance est l’une des vertue du catholicisme. On doit faire les choses justes et bien avec le degré d’énergie nécessaire, sans trop en faire ni en faire pas assez. Les choses coulent tranquillement vers l’amélioration de soi. Il faut trouver un juste-milieu en toute chose.
Tempérance, c’est aussi comprendre le temps, le temps de chaque chose et savoir interrompre ou accélérer les choses pour en sortir le meilleur (macération ou cuisson).
L’ange de la carte est le messager. Il verse de l’eau, comme la clepsydre qui mesure le temps, la vie s’écoule tranquille à un rythme régulier. On peut aussi y voir le passage d’une situation à l’autre sans heurt.
15- Le diable
Après la tempérance, l’harmonie des choses, voici la tentation qui ré-apparaît. Pourtant, on passe de l’ange messager à l’ange androgyne. Cet ange n’est que la création des hommes, la nature ne peut créer pareil figure. Le tarot n’étant pas partisan, cette carte a toujours un aspect positif et négatif, ne l’oublions pas. Même le diable a des qualités !
Si la carte précédente est l’harmonie et le lien, cette carte est celle des séparations, des chemins détournés, du feu dérobé mais aussi de l’imaginaire qui crée cette dissonance.
Le diable est un personnage imaginaire, opposé de Dieu, la face cachée de la pièce. Ce n’est donc que la représentation de nos propres désirs tourmentés. Il suffit d’être clair avec soi pour que cette carte disparaisse. Elle nous montre simplement que parfois, le chemin n’est pas si clair en nous. On peut aussi y voir qu’il faut affronter ses peurs et son feu intérieur pour être soi.
Cette carte termine la phase du compagnonnage, nous sommes à présent un adulte accompli et en pleine maîtrise des choses de la vie. On va devenir des maîtres en la matière.

Maitrise
On entre dans une partie de la vie où l’on est un adulte responsable et plein, on a la maîtrise de la vie. On va donc apprendre à respecter et à réellement agir spirituellement comme un être divin.
16- Maison-dieu
La maison-dieu, un peu comme La roue de fortune, n’est pas une carte reposante. Comme pour la roue de fortune, cette carte mélange une part humaine, la maison, et le divin, dieu. Il vaut mieux tomber sur le diable ou la mort finalement ! La maison-dieu représente souvent une tour sans toit dont s’échappe des flammes et deux hommes en tombent.
Cette carte symbolise la chute de l’égo face à l’adversité. La vie n’est pas un long fleuve tranquille, il faut savoir faire preuve d’humilité et de patience face aux épreuves que “dieu” ou n’importe qui d’autres nous envoie.
Mais il symbolise aussi l’orgueil de vouloir se rapprocher de Dieu par des moyens matériels. La maison-dieu peut signifier, si l’on remonte loin dans l’étymologie de “maison” à chaise puis à cathédrale. Ainsi les hommes qui construisent des monuments gigantesques pour dieu seront frappé par l’Oeil (ayin, lettre en hébreu associé à cette carte veut dire œil). Cela peut rappeler Babel (en version foudre en non pas langage). L’orgueil nous aveugle alors que Dieu voit tout.
C’est la carte de la destruction et du point de non-retour. On subit les affres de la vie. Bah clairement vaut tirer n’importe quelle autre carte que celle-ci !
17- Etoile
L’étoile est la première des 3 cartes liées aux astres. On fait entrer le cosmos dans la lecture des cartes.
Une femme nue fait couler de l’eau de deux amphores : retour à la carte de la tempérance. On fait circuler les énergies et la vie dans tous les sens. Fini l’orgueil, on retourne à sa place et l’on rentre dans le mouvement de la vie dans son plus simple appareil. C’est la carte du laisser-aller car retenir l’eau est une hérésie ! On croit souvent qu’on peut détourner, changer le cours des choses alors qu’il faut se laisser porter comme la feuille sur l’eau.
L’étoile est un astre qui produit sa propre lumière et “avoir une bonne étoile” veut dire avoir de la chance.
On associe à cette carte la lettre “phe” en hébreux, qui signifie “la bouche” donc le verbe, la parole. La parole est créatrice, comme celle de Dieu, et que si l’on parle, on exerce une influence sur les choses autour du nous. Attention à ne pas parler pour ne rien dire. On peut aussi voir l’eau que la femme déverse comme ses idées, ses rêves qu’elle partage avec le reste de la création. Ainsi, cette carte nous pousse à agir et à partager nos rêves.
18- Lune
La lune, pour une fois, n’est pas négative ! YOUHOU
La lune est un astre qui réfléchit la lumière. Cette lune est notre part d’ombre de lumière. C’est l’ombre divine qui se cache en nous. Le soleil, on ne peut pas le regarder dans les yeux, mais la lumière de la lune si. Cette lumière est celle de l’ombre de nos intuitions. Elle précède la lumière du soleil que nous feront briller une fois cette ombre comprise et aimée. Elle représente aussi le mystère de l’âme et la gestation toujours en cours de notre âme.
Cette carte est celle de la confiance, le sensibilité et de la vigilance que l’on peut avoir face à certaines épreuves. Si la roue de fortune et la maison-dieu parlent d’épreuve et de lutte, ici, on ne lutte pas, on a accepté de se soumettre aux aléas de la vie et surtout, on a confiance dans la suite des choses. On a pas peur pour soi. On est comme le chien qui sait que son maître·esse rentrera, comme l’écrevisse qui connaît les marées.
19- Soleil
Le soleil ferme la marche des cartes astres, ce sont des cartes qu’il faut prendre comme notre subconscient, des choses enfouies au fond de nous.
Le soleil produit lumière et chaleur. Le soleil représente la guérison de l’orgueil. Nous sommes presque à la fin de notre cheminement, nous sommes presque des sages. Les deux enfants qui représentent la raison et la folie s’accordent enfin et nous permettent de créer la sagesse divine. On peut y voir aussi que le soleil est le moi mental qui illumine les moi terrestres : le moi instinctif et le moi sensible. Dans tous les cas, les deux entités se touchent et s’unissent.
Cette sagesse n’est pas celle que l’on croit, elle nous vient de l’enfance. La sagesse est une joie spontanée, une innocence ou encore à la légèreté de l’être.
20- Jugement
Le jugement n’est pas la carte du jugement dernier. Ici, on ne juge pas, on décrit et décrypte l’ombre de la lumière. On discerne le bien du mal. On est capable de comprendre intrinsèquement chaque chose.
L’homme est presque nu, comme avant Adam, il rayonne de lui-même et non pas de ses possessions. Il a trouvé la lumière en lui. Il n’a plus honte de sa nudité car il sait où est le bon et le mal. Il ne fait plus référence à l’extérieur, qui peut lui créer de la crainte ou de l’angoisse, mais bien de son monde propre, il est révélé à lui-même. C’est aussi la carte de la réunification entre le terrestre de le divin avec l’ange qui communique et le féminin et masculin qui entoure le personnage.
L’ange que l’on voit est notre intuition, notre messager intérieur, notre voix profonde.
Nous sommes à présent des hommes/femmes mûr-es, on est maître·sse de soi, on est maintenant des sages.

Sagesse
Le monde de la sagesse s’ouvre à nous.
21- Monde
Le monde renvoie à la création entière mais aussi au monde sensible, au monde intérieur et extérieur, monde physique et caché ou encore monde matériel et spirituel. D’ailleurs, c’est l’une des rares cartes a n’avoir qu’un seul plan, pas de sol ni de décor matériel.
Le monde se nourrit de lui-même pour être le monde. La fin est un commencement, c’est la carte du cycle naturel, de la mort qui devient vie, de la vie qui devient mort.
Il y a quatre animaux sur la carte, qui entoure une femme qui est dans une mandorle, une forme d’amande : le lion, le taureau, l’ange et l’aigle. On peut y voir les composantes du Sphinx (corps de lion, aile d’aigle, tête d’homme et queue de taureau), Sphinx qui pourrait renaître en construisant un nid de lauriers (probablement la plante qui forme la couronne). Ce sont aussi les animaux des évangélistes Jean, Marc, Matthieu et Luc. Cela peut aussi représenter le carré magique du Notre Père : SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS, que ceux qui ont des yeux voient, que ceux qui ont des oreilles entendent… Mais que tous pensent, trouvent… mais se taisent !…
Ces animaux portent en eux la représentation des 4 règnes animaux de l’époque mais aussi les quatre éléments (taureau pour la terre, lion pour le feu, l’aigle pour l’air et l’ange pour l’eau).
La femme, peut-être un·e androgyne ou peut-être Aphrodite, qui est au cœur de l’amande est le fruit, les possibles en gestation. L’amande est aussi une forme divine par excellence. Elle a souvent une écharpe qui s’enroule. Cela représente le serpent, Nahash mais pas dans sa représentation négative mais bien comme guide, enseignant et initiateur d’un mouvement. C’est fou ça !
Cette carte nous informe que ce monde qui est tout est déjà en nous. Nous avons tout ça en nous.
Hors du jeu
Mat ou fou
Le mat ou la carte sans numéro ou le fou est une carte qui peut se placer avant le bateleur ou à la fin du jeu. D’ailleurs certains considère qu’il faut dire “fou” si on l’a place en numéro 0 et “le mat” si on la place en 22. Le mot mat vient de l’arabe “as-sah mata” signifiant le “roi est mort”. D’où échec et mat. Le roi est dans une situation sans issue. On peut considérer que le mat est la carte de la mort symbolique (et donc pas celle de l’arcane sans nom, c’est fou le tarot).
Cette carte est une carte qui montre un homme sur la route, avec un baluchon et un animal le mordant à la cuisse. Il montre la force irrépressible de parcourir le monde, pousser par des forces obscures (l’animal) ou la folie de ne jamais rester en place. Le roi fuit-il ?
Certains pensent que le fou est le bateleur mais en marche. C’est un artiste errant. Il est en dehors du jeu tout en faisant parti. Il est celui qui est à la marge, qui vit selon ses propres us et coutumes, il vit pour lui sans le regard des autres. C’est pour cela que certain y voit un sage et d’autres un fou.
Mais comme cette carte peut à la fois être la carte 0 ou 22, il ne fuit pas, il fait le tour du jeu, il retourne à son point de départ. Il sait qu’il doit parcourir et toujours être en mouvement. Il se dirige vers lui-même en permanence. Dans son baluchon, il y a le monde, la sagesse divine qui est folle pour ce monde. L’animal symboliserait alors Anubis, le dieu des morts égyptien qui voudrait le retenir. Mais même la mort ne peut retenir le fou qui poursuit son chemin vers l’aurore.

Wow, on a fait le tour ! J’espère que ce petit tour dans le monde magique des symboles moyen-âgeux vous aura plu ! Le tarot est un système de pensée fascinant et je vous ai parlé que de certaines théories, il y en a tellement ! Tant d’interprétations possible surtout qu’on a peu de moyens pour savoir si on ne se trompe pas d’interprétation.
C’est une autre manière de m’aider à continuer mon travail et les vidéos en plus de Utip et Tipeee. Et sinon, n’oubliez pas de liker, commenter (dites-moi votre carte préférée) et de partager cet article ou la vidéo sur les réseaux sociaux et à vos amis ! Ça m’aide et surtout ça me permet de pouvoir faire plus de choses différentes et plus conséquentes !
Sur ce je vous dis à bientôt, portez-vous bien et ouvrez l’œil !