Tunnel

Bonjour mes petits ventilateurs ! Aujourd’hui, on va aller en coréen, voir le film Tunnel du réalisateur Kim Seong-Hun. Alors si j’ai un peu de culture pour le Japon, j’en ai bien 0 pour la coréen mais j’aime son cinéma. J’adore par exemple les films (un peu dur parfois) de Joon-Ho Bong ou le grand Kim Ki-Duk. Bref, allons à tout de suite sous la terre !

Jung-Soo rentre de son travail, pour l’anniversaire de sa fille. Pour cela, il roule tranquillement sur la route qui le ramène chez lui. Mais pas de bol, une grosse firme n’a pas fait son taff le tunnel sous lequel il passe s’effondre complètement sur lui. Les autorités font tout faire pour le sortir de là, mené par Dae-kyoung, le plus consciencieux de l’affaire.

TunnelLe film a été comparé à Buried, un mec enterré vivant et que je n’ai pas vu, mais je sais que la différence notable est que dans Tunnel, on suit aussi l’extérieur. On fait donc des allers-retours entre Jung-Soo et le reste du monde. Cela donne différents points de vue, qui ne sont pas inintéressants, voire même qui accentue le malaise des personnages. Etant omniscient, on peut facilement se poser des questions sur ce qu’on aurait fait, pas fait, penser, ressenti à ces moments-là. D’ailleurs, il y a un passage où l’extérieur ne peut plus communiquer avec Jung-Soo, donc ils ne savent plus s’il est encore en vie ou pas. Ce qui renforce la tension quand ils doivent choisir et prendre une décision.

Le film est donc basé sur de la tension mentale. La chute du tunnel est plutôt bien faite. L’histoire et les « aventures » de Jung-Soo sont très sympa. Elles sont diverses, elles semblent logiques (sauf au début où comme on sait qu’on est parti pour 2h enfermé, le fait qu’il boive une demie bouteille te donne des sueurs froides pour lui). Le personnage principal est bien écrit car, de ce genre de situation, ces personnages sont souvent un peu pédant et insupportable. Là non, il est humain, il panique au début mais reste calme et tente de trouver de la confiance. Mais je crois que c’est la culture asiatique qui fait que le personnage reste humain. Chez les américains, on aurait eu le droit à moult séance d’énervement débile.

Car le deuxième point soulevé est : jusqu’où peut-on avoir confiance en l’autre et jusqu’où peut-on avoir confiance en la vie ? La durée des travaux d’excavation (je connais des mots savants) a une certaine durée puis cela change puis… comment continuer d’y croire ? Comment ne pas en vouloir à l’autre de mettre autant de temps ? Comment ne pas renoncer ? Comment survivre dans la solitude ?

Troisième point et pas des moindre : ce film critique ouvertement les média qui ne pensent qu’à l’audience et les personnes qui oublient le prix d’une vie humaine. Il y a énormément de scènes, jusqu’à la fin, où les média sont débiles, putassiers et montrer comme des cons. Il y a aussi la première ministre qui fait attendre tout le monde ou qui passe 30min à faire des photos. La critique de l’image est très forte, et renforcé par le personnage de Dae-kyoung qui tente tout pour sortir Jung de là. C’est le seul personnage, avec la femme de Jung, qui aura un peu de conscience professionnelle et humaine envers le prisonnier.

Les acteurs sont vraiment cool. Je suis contente de revoir Donna Bae dans autre chose que Sense8 et surtout un autre registre. Là, elle est plus dans la femme silencieuse et invisible mais toujours présente. Son courage est de ne pas se décourager tout en gardant une pensée pour les autres malgré tout. C’est le personnage qui vit, selon moi, le plus de questions éthiques et morales. J’aurai pas aimé être à sa place. D’ailleurs son discours le décrit bien.

Le film ne reste pas déprimant, il y a pas mal de scènes cocasses. Le film est soutenu, bien rythmé, les choses s’enchaînent, bref, on ne voit pas les 2h passés. Un bon film !

Portez-vous bien !

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