live-Retrospective

Recommandations culturelles du mois de décembre 2022

Musique

Moggy

Moggy est un compositeur de musique de jeu vidéo. Il nous a parlé de son travail pendant un live et je suis allée écouter. C’est très très chouette ! Je suis nulle en style de musique donc je ne peux pas la qualifier mais j’aime beaucoup. C’est calme, apaisé et apaisant.

À découvrir : https://alexandreparent.bandcamp.com/ 

Littérature

La présidence Macron sous enquêtes (2022)

de Médiapart et Bruno Mangyoku

Pour mes deux jours de formations à Mediapart, les trois personnes avec qui je travaillais m’ont offert cette BD. Cela met en images de façon claire et humoristique les évasions fiscales et juridiques des collaborateurs de Macron. De quoi vous faire rager !

Cette BD est très très bien faite. Claire, lisible, une touche d’humour pour supporter toutes les affaires présentées. Moi qui ne suis rien de la politique, j’ai eu un rapide coup d’œil de toutes les magouilles politiques que se traînent Macron et ses amis. 

Ce livre montre bien toute l’hypocrisie de Manu ainsi que toutes les combines que ses ami·es mettent en place pour obtenir des passes-droits et faire toujours plus de bénéfices sur notre dos. Ça donne envie de tout casser.

Bref, ça se lit rapidement, facilement surtout pour les néophytes dans mon genre !

Trouble dans le genre de Judith Butler (1990)

Alors si la BD précédente était très claire et compréhensible, ici, c’est tout le contraire et c’est ce qui m’a poussé à abandonner la lecture.

Trouble dans le genre est un essai philosophique sur le genre et surtout celui féminin. Elle a écrit ce texte dans les années 1990 mais dans une préface qu’elle rédige 10 ans plus tard, elle revient sur tous les problèmes et toutes les différences de vision qu’elle a depuis sur ce texte. Mais ce texte a beaucoup aidé les théories queer et féministes. Mais c’est extrêmement difficile à lire.

C’est un écrit qui se veut scientifique et précis. Les termes utilisés sont ceux de chercheurses dans ces domaines et je n’ai pas le bagage pour comprendre. Elles citent des auteurtrices connu.es mais idem, je n’ai pas lu assez pour comprendre les tenants et aboutissants. 

Donc voilà, je ne peux pas trop en parler car même si j’ai essayé de tenir, je n’ai rien retenu car rien compris de ce que je lisais. Je me chercherai des personnes qui peuvent me traduire et m’expliquer ce texte !

L’île de Robert Merle (1974)

Robert Merle est un auteur qui a écrit “La mort est mon métier”, qui suit le parcours d’un SS pendant la seconde guerre mondiale. Un livre fun que j’avais beaucoup aimé.

Ici, on va suivre l’équipage du Blossom qui se mutine et qui, pour survivre à la pendaison, va se réfugier avec des tahitien.es qui ont bien voulu les accompagner sur une petite île. Tout aurait pu bien se passer sans l’idiotie des blancs.

J’ai beaucoup aimé ce livre. Le style est très simple, très facile à lire, j’ai eu beaucoup de plaisir et de hâte à retrouver chaque soir l’équipage. 

On suit principalement le lieutenant Adam Purcel, le plus sympathique de tous les habitants, même un peu trop. Le genre à tendre l’autre joue, ce qui lui vaut les moqueries de ses camarades chrétiens. C’est aussi le seul à connaître et être curieux des deux cultures.

Car c’est un livre sur la confrontation de deux cultures parfois opposées. Bizarrement, elles se rejoignent sur la guerre. Les blancs s’opposeront systématiquement aux tahitiens, qu’ils veulent traiter comme des esclaves, ou au moins, comme des parasites. Ce qui va mener tout ce joli petit monde à la destruction. 

J’ai aimé ce livre aussi pour l’approche plutôt bienveillante qu’à l’auteur sur la culture tahitienne. On apprend des mots, des rites, des coutumes et on sent que l’auteur a pris parti pour les tahitiens, nous montrant combien les blancs peuvent être ridicules, stupides, avides et belliqueux pour rien. Leur stupidité éclate dans ce livre puissance mille. Renforcer par le fait qu’on suit constamment le plus amical et qu’on voit la catastrophe se dérouler comme il le prédit à chaque fois, mais peu l’écoute.

Un livre très sympa. Évidemment, il y a quelques défauts (le héros est vraiment trop parfait) ou des termes (très peu) de l’époque de l’auteur qui pourront peut-être vous choquer. Mais comme toutes les œuvres, elles sont à placer dans leurs contextes et je trouve que le livre, dans sa globalité, est très respectueux.

Série

The Lord of the Rings: The Rings of Power (2022)

Créée par John D. Payne, Patrick McKay

Avec Morfydd Clark, Markella Kavenagh, Robert Aramayo

The Rings of Power est une série adaptée de l’univers de Tolkien, sorti sur Prime Vidéo. On va suivre la route de la jeune Galadriel qui traque Sauron, le rejeton diabolique de Melkor. On suit aussi l’amitié entre le jeune Elron et Durin, mais aussi des randoms futurs hobbits et un random elfe avec une random humaine. 

J’avais giga peur de lancer la série. Peur de ne pas aimer. Vu les polémiques, j’avais peur de pas aimer et qu’on pense que c’est à cause d’arguments pétés mais non, j’ai apprécié ! Alors, j’ai apprécié en demie-teinte. 

En gros, la série se divise en 4 groupes distincts : Galadriel et random middle-earth guy, Elron/Durin, Nori/l’Etranger et Arondir/Bronwyn. Et j’ai apprécié suivre 2 groupes sur 4. J’ai bien aimé les péripéties de Galadriel et Elron. J’ai aimé les intéractions entre les personnages, yavait un peu de bagarre et de sentiments. Même si Galadriel se retrouve dans le trope de la femme énervée par tout, j’ai réussi à l’apprécier. L’histoire des futurs hobbits et le couple elfe/humain, j’ai trouvé l’écriture bien trop plate, niaise et assez peu surprenante. Donc à chaque épisode, j’attendais les moments avec les duo que j’appréciais pour un peu pas trop suivre ceux qui m’ennuyaient. Je suis honnête. 

J’avais peur de pas aimer aussi car je suis une grosse grosse fan des films et non des livres. Ce qui fait beaucoup de différences avec nos amis les puristes. Donc j’avais beaucoup d’attente vis-à-vis de mon amour pour l’esthétique du film. Mais par chance, l’esthétique est là. On sent qu’ils ont voulu coller assez près pour que les gens comme moi s’y retrouvent. Évidemment, je n’ai pas eu autant d’amour que pour les films mais je salue l’effort pour les décors. Et gros big up à la musique ! Parfaite ! Bear McCreary a encore fait un travail impeccable. 

Donc voilà, si vous aimez les films, au moins, ça se rapproche d’eux. L’écriture des personnages n’est pas aussi forte et puissante, le jeu d’acteurtrice est un peu en deçà mais ça se laisse regarder. J’ai passé un bon moment devant. Pis bon, ya Sauron quoi !

Blue Period (2021)

De Kôji Masunari

Avec Mineta Hiromu, Hanamori Yumiri, Daiki Yamashita

Blue period raconte le parcours de Yatora Yaguchi, lycéen, qui se découvre une passion pour l’art et souhaite intégrer l’école publique d’art pour la suite de son parcours scolaire. Sauf qu’il n’y a que 5 places d’entrées dans cette école.

C’est un très chouette anime sur la création, l’art de créer, de faire les choses pour soi et non par rapport aux regards et attentes des autres. Mais aussi sur l’apprentissage de sa voix et de faire vivre son art. C’est des thèmes forts et touchants si on a ces problématiques-là dans la vie. 

J’ai trouvé l’anime à la fois court et long dans le sens où ça se répète beaucoup mais comme ça aborde une facette différente à chaque fois, ça passe. Évidemment, la fin n’a pas d’importance dans le sens où l’on sait qu’il va y arriver mais c’est plutôt le chemin qu’il parcourt pour y arriver qui l’intérêt de la série. 

Et bonus, il y a un personnage d’homme travesti qui est très chouette. Et le développement qu’ils en font et le rapport avec le héros est plutôt sympa. J’ai trouvé le traitement plus original et rassurez-vous, ça se passe bien !

A voir si les thématiques de la création artistique vous touchent.

Cinéma

Akeji, le souffle de la montagne (2018)

De Mélanie Schaan, Corentin Leconte

Mélanie et Corentin ont accompagné Akeji et Asako Sumiyoshi pendant un petit moment de leur vie pas banale. Akeji est un peintre, calligraphe et maître d’arme japonais et avec sa femme, iels vivent dans une cabane dans la vallée d’Himuro, près de Kyoto. Ils y vivaient depuis 1969. Akeji peint avec les ressources que lui donne la montagne et la forêt et se laissent porter par les saisons pour des tableaux extrêmement puissants.

Le documentaire est très doux, très lent, super pour découvrir le rythme de vie de ses deux vieux dans leur cabane. Leurs vies se résumant à boire le thé, trouver des plantes pour faire des pigments et trouver de la nourriture. Malgré les problèmes de santé qu’ils auront au moment du tournage, on peut voir qu’iels aiment ce mode vie et qu’iels ne veulent pas s’en séparer. 

Akeji n’était pas très commode dans le sens japonais où la pudeur lui imposait d’attendre de voir si les réalisateurtrices allaient être assez tenaces pour leur dévoiler le secret de son art. Iels ont tenu bon et l’on peut voir quelques images de son processus qui est absolument magnifique. J’ai vraiment adoré ce documentaire car il capte parfaitement l’âme de la nature et l’âme de ces deux ermites. 

Et cela permet au passage de découvrir un artiste vraiment incroyable. Je suis allée voir l’accrochage de 7 de ses toiles au musée Cernuschi (les tableaux seront là jusqu’en janvier, c’est gratuit). La force de la peinture est vraiment impressionnante. 

Déjà la calligraphie japonaise de manière générale, c’est un art qui doit se faire d’un coup. Le but de cet art est de méditer longtemps à son mouvement et de le capter d’un coup. L’énergie doit venir de cette réflexion profonde et de l’énergie que l’on met à l’instant présent. Et j’ai compris avec les oeuvres d’Akeji ce que cela veut dire. Et puis quand on sait comment il fabrique les pigments, ça donne encore plus de vie à ses œuvres.

Je vous encourage à découvrir Akeji Sumiyoshi mais aussi le documentaire qui leur est consacré avec sa femme Asako.

Wonder Woman 1984 (2021)

De Patty Jenkins

Avec Gal Gadot, Chris Pine, Connie Nielsen

Suite directe du premier. On retrouve Diana, Wonder Woman, vivre sa vie parmi les mortels, qui a du mal à faire son deuil. Elle travaille avec Barbara Minerva qui doit analyser une étrange pierre qui semble exaucer les vœux. Un escroc en a aussi après cette pierre pour faire fortune.

C’est un film assez plat, sans trop de surprise. C’est dommage car il y a plusieurs thèmes cool qui aurait pu être plus poussés : le deuil, vivre avec une épée de damoclès sur la tête, la souffrance des outsiders etc. Mais j’ai rien ressenti sauf à un seul moment qui a duré 3 secondes. Même les antagonistes sont plats. Et c’est dommage. 

C’est un film qui avance et se termine sans que j’ai ressenti une seule chose à part un peu d’ennui. Même les moments drôles ne le sont pas. Ce n’est pas un mauvais film car il divertit mais c’est tout.

Et puis de si belles affiches plein de couleurs pour n’avoir ensuite aucune couleur à l’écran. Que des vêtements fades, des décors tristes. Où sont les couleurs des années 80 ??

Trois nuits par semaine (2022)

De Florent Gouëlou

Avec Pablo Pauly, Romain Eck, Hafsia Herzi

Baptiste, photographe la nuit et manager chez Fnac le jour, rencontre Cookie County, drag queen. Baptiste propose à Cookie de faire un projet photo autour de l’univers du drag et tombe amoureux de son modèle.

J’ai trouvé le film extrêmement respectueux des drags queen, de l’univers et de tout ce qui touche aux problématiques que ça soulève dans notre société actuelle. Le film montre les violences subies mais de façon ponctuelle pour bien représenter la pression que ça représente dans plusieurs cadres différents. 

MAIS le film est beau et juste donc il montre aussi et surtout l’importance du drag pour les personnes qui le pratique, comment cela se déroule pour elleux, l’envers du décor, différentes personnalités et parcours. Et montre aussi une très jolie romance avec tout ce que ça implique pour une personne qui se découvre gay ou bi.

Un de mes reproches au film sera d’ailleurs l’absence du mot bi pendant tout le film. Le perso se défendra même d’être gay ? Je n’ai pas compris cette prise de position. Est-ce un gros mot bi ? Mais bref.

Ce film est une chouette porte d’entrée dans le monde du drag pour des gens qui connaissent peu. J’en fais un peu partie. J’ai fait des émissions de drag, des spectacles mais ce n’est pas quelque chose qui m’attire plus que ça mais j’ai vraiment beaucoup aimé ce film.

Ça fait plaisir de voir qu’un tel sujet, qu’une romance gay et ouvertement présenté dans le synopsis soit enfin sur les écrans français ! Et petit bonus, dans la salle où j’ai été, yavait la moitié de vieux. 

Bref, un joli film, respectueux !

La conspiration du Caire (2022)

De Tarik Saleh

Avec Tawfeek Barhom, Fares Fares, Mohammad Bakri

Adam intègre la prestigieuse université d’Al-Azhar du Caire, un lieu religieux où la politique n’a pas d’emprise. Sauf que ça ne va pas être aussi simple. Le grand Iman meurt et le président de la République choisit son successeur sur des critères personnels. Adam se retrouve coincé au milieu des micmacs politiques.

C’est un film pas facile. Il montre bien toute la violence qu’il peut y avoir pour mettre une personne au pouvoir. Surtout que Adam, le personnage principal, est vraiment naïf, gentil et qu’il se retrouve à frayer avec des gens vraiment pas recommandables. Il va s’endurcir sans le montrer, apprendre à gérer ce monde et tenter d’y survivre. On voit d’ailleurs les actions qu’il doit faire et qui lui coûtent. Notamment vis-à-vis d’un ami qu’il s’est fait dans l’université.

Ce même pote qui nous livre une récitation chantée absolument magnifique.

On pourrait penser que l’intrigue politique va être compliquée à suivre mais pas du tout. C’est clair, bien expliqué, on suit bien ce qui se passe, les tenants et aboutissants. Souvent, on découvre les choses en même temps que le héros mais on n’est pas perdu.

J’aime beaucoup Fares Fares alors souvent, je vais voir ses films. Ici, il joue un policier qui n’a pas l’air très net mais en même temps, on sent quand même de l’affection. Un rôle pas très éloigné de son précédent : Le Caire confidentiel (du même réalisateur). Cet autre film était encore plus violent.

Bref, j’ai beaucoup aimé. Un film clair, violent mais qui ne vous laissera pas en PLS, la fin est plutôt cool.

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