Bonjour mes petits employé•es de bureau ! Aujourd’hui, le nouveau film d’Albert Dupontel que j’attendais beaucoup, Adieu les cons. La bande-annonce donnait le ton avec ces quelques plans qui m’avaient tapé dans l’œil. Mais que vaut le résultat final ?
Suze Trappet (Virginie Efira) est une coiffeuse qui se voit annoncer une maladie qui va la tuer dans peu de temps. Jean-Baptiste Cuchas (Albert Dupontel) est un responsable sécurité dans un ministère. Tous les deux vont être réunis par des circonstances peu banales car Suze veut retrouver l’enfant qu’elle a mis au monde quand elle avait 15 ans et qu’elle a dû accoucher sous X.
J’adore le cinéma d’Albert Dupontel. Il a une sensibilité, une poésie surtout pour parler de choses tristes et laides et une douceur que l’on voit peu. Il a aussi un art de l’absurde mêlé à la réalité et un amour des gens cassés ou handicapés qui sont très touchants.
Ce film réunit toutes les qualités nommées précédemment. Et ça a donc été un bonheur à découvrir. J’ai même envie de revoir le film une seconde fois.
Alors que son héroïne est atteinte d’une maladie que l’on comprend incurable, elle trouve de la beauté et dans la poésie dans les clichés de ses poumons abîmés. Son entêtement à vouloir retrouver un fils perdu depuis 28 ans va attendrir Jean-Baptiste, qui lui, avait abandonné l’espoir. Et l’amour.
Car ce film, l’un des personnages le dira, est un film autour des différentes formes d’amour. Malgré le titre, ce film est très beau et plutôt positif. Et ce malgré aussi un autre élément que je ne dévoilerai pas et qui pourrait dérouter certain•es. Oser dire que l’on aime quelqu’un•e est l’un des grands thèmes de ce film. Et c’est fait avec beaucoup de pudeur et de retenue pour l’une des relations (mais nous y reviendrons).
Virginie Efira est absolument magnifique dans ce rôle (comme dans beaucoup de rôles). Elle est attachante et attendrissante. Albert Dupontel joue cet homme perdu mais tendre et doux qui ferait fondre l’iceberg du Titanic. C’est vrai que le personnage joué par Nicolas Marié me touche moins car il est l’antithèse de la douceur et de la finesse mais sans lui pas de comparaison possible.
L’un des points positifs de ce film c’est aussi sa façon de traiter de la douleur et de la tristesse d’une femme, à juste titre, ne n’avoir pas pu garder un enfant sans tomber dans le mélo dégoulinant. Elle n’a pas besoin de s’imposer à lui mais juste être une présence qui, à la toute-fin, lui dira qu’elle a toujours été là, quelque part et qu’elle l’a toujours cherché et aimé.
Je vous parlais aussi au tout début de plans qui m’avait tapé dans l’oeil et bien, ils sont une vraie bouffée d’air dans ce cinéma français « classique » avec des cadrages incroyables (le rétro, l’escalier ou les plans en voiture où l’on ne sait où l’on regarde). Cela donne une atmosphère de conte à cette histoire à la fois rocambolesque et absurde. De la magie pour les yeux après cette floppée de films plans-plans sans aucune prise de risque quant à la mise en scène.
Et puis comment parler d’Albert Dupontel sans parler de ces aspects militants ? Ici, ça tape fort sur la police. Et c’est plutôt audacieux surtout avec les contextes actuels. Après avoir mis à mal l’armée et les gouvernements dans Au-revoir là-haut, la police en prend pour son grade et pas qu’un peu.
Et dernier point que j’ai trouvé vraiment cool est de voir ces acteurs, ayant démarré sur YouTube, présents dans petits rôles dans ce film. Je ne sais pas si c’est les directeurtrices de casting qui ont fait ce choix mais cela montre la porte d’entrée et surtout l’ouverture d’esprit des gens qui ont travaillé sur ce film. Internet est souvent vu comme des amateurtrices, ici, ils ont plusieurs places de choix dans un film.
Mais bien sûr, tout film n’est pas parfait. Il y a par exemple des vieux archétypes montrés comme « romantique » ou mignons qui ne le sont pas dans la vraie vie. Si l’une des romances est bien écrite, timide, pudique mais existante, l’autre peut être rapidement vue comme creepy et malsaine.
Bref, vous l’aurez compris, j’aime ce film car j’aime l’art de Dupontel. Et j’ai hâte de voir ses prochaines œuvres. Allez le voir !
Portez-vous bien !
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