Je vais bien :)

Il était une fois moi ; jeune fille dans la fleur de l’âge, vingt-deux ans. A ce jour, je mesure dans les un mètre cinquante quatre, c’est assez petit pour ma société, mais je vis plutôt bien. Je suis brune, mais je me suis teinte les cheveux pour qu’ils tirent vers le roux. Je suis plutôt fine même si je me trouve souvent ronde, je suis une fille ne l’oublions pas, les influences des tailles mannequin sont pour moi un fléau.

Aujourd’hui, il fait plutôt beau et je suis amoureuse. Peut-être que vous vous réjouissez pour moi mais ce n’est jamais simple ! L’amour est fourbe. Je suis amoureuse de quelqu’un qui malheureusement ne peut pas approuver la même chose. Vous me plaignez surement mais ce n’est jamais aussi simple ! J’en suis heureuse.

On the Road de Walter Salles

Donc tu aimes quelqu’un et tu es heureuse que ca ne soit pas réciproque ? Tu es folle ?

Non, je ne suis pas folle, je souhaite seulement vivre le plus de choses possibles et qu’elles soient toutes joyeuses. Et pour ça, il ne faut pas chercher à courber la vie vers le mieux pour soi car ce n’est qu’une déformation de son propre esprit et c’est cela qui rend malheureux. Cette phrase étant incompréhensible, je résumerai par : je cherche le bonheur où qu’il soit et sans chercher à en profiter directement. De toutes petites choses hasardeuses me suffisent (mes proches pourront témoigner de quelle niaiserie je suis faite). Pourquoi demander autre chose ?

Tout simplement parce que je suis moi-même dans cette situation, incapable d’aimer quelqu’un d’autre et que des raisons le (et moi par la même occasion) pousse à ne pas s’engager. De plus, mes cinq années de couplages m’ont quelque peu détruite. Je me suis perdue dans des relations, n’ayant pas une estime de moi assez forte. J’ai donné, donné sans recevoir ce que je considère comme important. Je viens de vivre une année de célibat qui m’a permis de me retrouver, d’enfin savoir qui je suis, ce que je veux et qui j’aime.

Et qui t’aimes alors ?

Eh bien c’est le film On the Road qui m’a éclairé sur ce point (oui, j’ai pas lu le livre). J’ai essayé pendant longtemps d’expliquer que je voyais chez les hommes, deux types : les « mous » et les « pas mous », et que je tombais amoureuse de « pas mous ». « Mous » est un terme un peu péjoratif, n’est-ce paaaaas. Alors j’ai cherché autre chose : « sportif », « énergique » jusqu’au « bad boy ». Mais rien ne correspondait. J’étais incapable de trouver un moyen d’expliquer ce que je trouvais, et ce qui m’attire chez certains. Oui car j’ai oublié de préciser que je vois le physique après la psychologie, étonnamment. Grâce à ce film, j’ai pu enfin mettre des mots et un concept sur ce que je ressens.

“I’ve been doing all my life after people who interest me, because the only people for me are the mad ones, the ones who are mad to live, mad to talk, mad to be saved, desirous of everything at the same time, the ones that never yawn or say a commonplace thing, but burn, burn, burn… »

Jack Kerouac, On the Road.

Je cherche le feu de la vie dans le corps de mes amants. Ce feu qui les consume, qui les consumera jusqu’à la mort. Car ils ne s’assagiront jamais. L’éternelle jeunesse, l’éternelle fougue, l’éternelle haine de vivre. Aucune limite, toujours vivre plus et côtoyer la mort, de si près qu’elle devient une compagne. Le sexe, la drogue, l’alcool, l’arrogance, la vanité, la destruction, l’égoïsme, le flegme, l’excès. Toujours. Plus. Encore. Et encore.

Je comprends maintenant pourquoi et qui je choisi d’aimer. Mais j’approche le feu de trop près que je m’y consume aussi. Jour après jour. Je préfère ça. Je me sens vivre à côté d’eux, réchauffée par leur flamme. Je suis comme un papillon de nuit attiré par la lumière qui me serait létale. Peut-on aller contre ses propres sentiments tout en connaissant les conséquences d’un tel choix ?

Dans la multitude de mes ex (deux), j’ai pu retrouvé cette flamme. Elle s’est traduite par un fou de musique, un mec qui cherchait à percer, qui vivait par ça ; avec en bonus une tendance à la manipulation, à la jalousie excessive et l’égoîsme. Et le deuxième, une fureur d’action, un réserviste qui refuse la sédentarisation et l’inaction. Grâce à cette flamme, j’ai pu visiter plus d’endroits, pays, en deux ans que lors de mon enfance (et on a pas mal voyagé avec mes parents). Donc même si je me suis perdue à côté d’eux, j’ai aussi profité de cette force. J’espère en avoir aspiré un peu pour moi ! Apprendre à lâcher prise, à aller vers l’excès. Au moins un peu plus qu’avant. Vivre plus fort.  

Peut-être que vous me trouvez masochiste, folle, autodestructrice et je suis d’accord avec vous. Souvent, je me dis que je cours à ma perte, que jamais je ne trouverai la paix avec de telles personnalités (surtout qu’ils sont la plupart du temps volage, et que je suis fidèle). On m’a demandé un jour si « j’aimais la souffrance » ; j’ai répondu « non » mais je crois que j’ai menti. Je crois que je m’ennuierai sans eux. Kiss les enflammés.

Add a Comment

You must be logged in to post a comment