Mother!

Bonjour mes petites métaphores ! Aujourd’hui, on va se prendre une claque avec Mother! de Darren Aronofsky, le papa de Requiem for a dream. Pour situer le bonhomme.

Une jeune femme tranquille (Jennifer Lawrence)(personne n’a de nom dans ce film)(pratique), qui vit recluse avec son mari (Javier Bardem) dans une maison qu’elle retape intégralement. Tout se passe bien jusqu’au jour où un mystérieux inconnu arrive chez elleux. Elle n’aime pas trop cet homme mais surtout voudrait être seule avec son mari.

Je mets pas tous les triggers warnings pour pas spoiler mais n’y allez que si vous êtes bien.

Ce film est plus qu’une métaphore. C’est le symbole tourné et retourné de la maison. La mère n’étant que la gardienne de ce foyer, le centre de la vie. L’ambiance de la maison et de ses bruits sont absolument magiques. J’ai jamais entendu un travail sonore aussi profond. Là, je vois ce qu’un 5.1 veut dire ! Les sons nous tournent autour presque en 360°. Si la mère est l’esprit de la maison alors les murs en sont l’âme, une âme organique et vivante.

Darren va pousser jusqu’au bout tous les symboles et métaphores qu’il a choisies. En plus, de la maison omniprésente, il a la création sous toutes ses formes. L’écrivain d’abord, avec la création active. La naissance, création passive. Mais aussi rebâtir une maison, réparer. Et bien sûr, la sexualité comme création et liaison. L’intrigue tourne autour du concept jusqu’à son paroxysme.

Le créateur n’en a jamais assez. Il faut qu’il crée en permanence jusqu’à destruction de sa propre œuvre. C’est là n’interviennent les éléments (eau, feu, sang) et la mère, sauveuse. Il est aussi question de la figure du Christ ou encore du gourou. Et jusqu’où peut aller l’idolâtrie. Il y a aussi les thèmes du cœur et du partage/possession.

Le film ne fait pas dans la dentelle à la fin. Armez-vous de toute votre métaphorique car ça part très très loin. Ça faisait un bail que je n’avais pas vu de films partir aussi loin. D’ailleurs, big up aux effets de douleurs, migraines et autres sensations seulement vécu personnellement et donc non-visuelles.

Darren a choisi de tourner (littéralement) sa caméra autour de la « mère ». On ne fait qu’un avec elle. On est parfois même en caméra subjective pour une immersion totale. Avec les sons en 360°, c’est assez intense. On est presque dans un jeu-vidéo ou un casque VR.

Jennifer Lawrence m’a bluffé. À la fois ingénue et dévastatrice, complètement dépassée par les événements, elle est notre porte d’entrée et notre sortie. Javier Bardem a un rôle « facile », il n’est pas très présent de toute manière. Par contre, Michelle Pfeiffer est effrayante dans son rôle ambigu de mère/séductrice. Elle est l’inverse de Jennifer. Si on reprend la métaphore biblique : Marie et la Lilith. Ed Harris aussi, est pas mal dans son rôle étrange de mec gentil et chelou. Genlou.

Ce film se base sur une ambiance et un cycle de métaphores poussées très loin. Il ne pourrait pas plaire à tout le monde, surtout qu’il monte dans une violence assez cru à la fin. Bref, étonnant dans tous les sens du terme.

Portez-vous bien !

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